Dans les régions tropicales, l'intensité de la convection* est fortement liée à la présence d'eaux chaudes à la surface de l'océan, mais également au passage d'ondes atmosphériques qui vont moduler (booster ou inhiber) cette convection à la manière des vagues de l'océan, qui en progressant font monter ou baisser le niveau de la mer.
L'oscillation de Madden-Julian (MJO) est un phénomène ondulatoire atmosphérique qui circule d'ouest en est tout autour de la Terre, le long de l'équateur. Cette onde est la principale source des fluctuations du climat à l'échelle de la semaine ou du mois dans les régions tropicales.
Illustration 1 : Vue satellite (Himawari-8) d'une zone de convection renforcée (à l'intérieur du cercle rouge) au passage d'une phase active de la MJO, situation du 05/01/2019 à 17 UTC
(Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie)
En 1971, les scientifiques Roland Madden et Paul Julian (cf. illustration 2) ont observé et étudié les anomalies de champs de vents dans l'océan Pacifique tropical. Ils ont alors découvert l'existence d'une oscillation dans les champs de vents de l'océan Pacifique tropical qui présentait une période de 40 à 50 jours.
Ce phénomène fut d'abord considéré comme une curiosité qui prit le nom d'Oscillation de Madden-Julian. C'est à la suite du fort épisode El Niño de 1982-83 que la communauté scientifique a commencé à s'intéresser davantage aux phénomènes d'oscillations atmosphériques intra et inter-annuelles pour en étudier les impacts sur le climat à l'échelle du globe.
Illustration 2 : Paul Julian (à gauche) et Rolland Madden (à droite).
(Source : Dynamics of the Madden-Julian Oscillation)
La MJO se caractérise par une zone d'anomalies positives de précipitations (phase active du phénomène), engendrées par de puissants nuages convectifs de type cumulonimbus, suivie et/ou précédée de zones d'anomalies négatives de précipitations, où l'air est plus sec et stable (cf. Illustration 3).
L'onde se déplace d'ouest en est le long de l'équateur (cf. Illustration 7). Sa période de révolution autour de la Terre varie entre 30 et 60 jours en moyenne, cela représente le temps que met le phénomène pour parcourir le périmètre terrestre et repasser par son point de départ. C'est pourquoi la MJO est aussi connue sous les noms d'oscillation 30-60, d'onde 30-60 ou d'oscillation intra-saisonnière.
Le phénomène, repérable par sa phase active de fortes précipitations, s'observe essentiellement dans les océans Indien et Pacifique. En premier lieu, des zones de précipitations anormalement fortes se développent dans l'ouest de l'océan Indien et se déplacent vers l'est sur les eaux chaudes du Pacifique ouest et central. Ensuite ces zones de fortes précipitations se délayent quand elles passent sur les eaux plus froides de l'est du Pacifique. Le signal du phénomène devient alors plus difficile à observer. Enfin la phase active de fortes précipitations reprend son développement lorsqu'elle traverse l'océan Atlantique.
L'intensité de l'onde présente une forte variabilité temporelle, c'est-à-dire que des périodes de fortes activités peuvent être suivies de périodes au cours desquelles l'oscillation est faible ou semble absente. C'est entre novembre et avril que l'on observe une plus grande fréquence des phases actives de précipitations de forte intensité.
Illustration 3 : Schéma illustrant le déplacement de la phase active de la MJO au-dessus de l'océan Pacifique équatorial.
(Source : Météo-France)
Il existe différents moyens d'observation et techniques d'analyse qui permettent de suivre l'évolution des différentes phases (actives ou inactives) de la MJO. Le suivi de cette évolution est souvent présenté sous forme de graphiques temps-longitude (cf. Illustration 4) de manière à révéler l'amplitude et la localisation du phénomène. Pour cela plusieurs paramètres atmosphériques sont utilisés comme marqueurs, comme les anomalies de vents en basse altitude ou l'OLR** (Outgoing Longwave Radiation).
Illustration 4 : Diagramme temps-longitude de l'anomalie d'OLR entre 10°N et 10°S, unité Wm-2.
Les anomalies d'OLR négatives indiquent une convection renforcée.
Sur le diagramme ci-dessus, la progression vers l'est, entre le 9 décembre 2018 et le 6 janvier 2019, d'une phase active de la MJO (dans l'ellipse noire) est symbolisée par la flèche tiretée noire.
(Source : NOAA)
Le parcours effectué par l'onde le long de l'équateur est segmenté en 8 étapes (cf. Illustration 5), chacune correspondant à une localisation géographique de la phase active du phénomène. Le diagramme de phases de la MJO (cf. Illustration 6) permet d'illustrer l'intensité de l'activité de l'onde lors de sa progression à travers ces différentes étapes. Il existe 2 méthodes mathématiques (RMM1 et RMM2) qui combinent les observations (mesures d'ennuagement - OLR, de précipitations et de vents aux niveaux supérieurs et inférieurs de l'atmosphère) pour définir un indice de la force et de la localisation de la MJO. Lorsque cet indice est dans le cercle central du diagramme de phases, l'activité de la MJO est considérée comme faible. Plus l'indice s'éloigne du centre du cercle, plus l'activité de la MJO est intense. L’indice évolue dans le sens contraire des aiguilles d’une montre au fur et à mesure que la MJO se déplace d’ouest en est. Différentes lignes de couleur symbolisent différents mois.
Illustration 5 : Illustration présentant les 8 repères géographiques utilisés pour localiser la phase active de la MJO sur un diagramme de phase.
(Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie)
Illustration 6 : Diagramme de phases de la MJO, décembre 2018 (en vert) et janvier 2019 (en bleu).
À titre d'exemples, le 25 décembre (dans le cercle rouge), la phase active de la MJO se trouvait à hauteur du Continent Maritime et son intensité était forte. Le 15 janvier (dans le cercle rose), la phase active de la MJO se trouvait au dessus de l’Océan Indien (dans sa moitié est) et son intensité était faible.
(Source : BOM)
Illustration 7 : Animation illustrant le déplacement vers l'est des anomalies d'OLR au sommet de l'atmosphère (en bleu) associées à la position de la phase active de la MJO et les vents à 10 m de la réanalyse NCEP2.
Source : Météo-France
La MJO influence les directions et vitesses de vents en altitude et en surface, la nébulosité, les précipitations et la température de surface de la mer. C'est la raison pour laquelle cette onde est la principale source de variabilité climatique intra-saisonnière dans les régions tropicales.
Les scientifiques considèrent que l'oscillation de Madden-Julian peut avoir une influence sur le cycle de l'ENSO. L'onde ne provoque pas la mise en place des épisodes El Niño ou La Niña, mais peut agir sur leur vitesse de développement ainsi que sur leur intensité.
De plus, les statistiques montrent que la phase active de la MJO présente plus souvent une activité de plus forte intensité lors de phases La Niña faibles ou d'ENSO neutres. A l'inverse, la MJO aura tendance à afficher une phase active de plus faible intensité (voire absente) au cours d'épisodes El Niño ou La Niña modérés à forts.
L'onde se décompose en 2 phases : une phase active qui favorise la convection, renforçant ainsi les précipitations tropicales, et une phase inactive qui assèche l'atmosphère et inhibe la convection. Chacune de ces phases peut être plus ou moins prononcée et peut donc moduler plus ou moins l'activité des cyclones tropicaux, des dépressions tropicales et des moussons, exacerbant ou atténuant ainsi les phénomènes d'inondations et de sécheresses. C'est pourquoi la MJO est utilisée comme un des prédicteurs du développement des dépressions tropicales et des cyclones, car à mesure que l'onde progresse vers l'est, elle déplace avec elle une zone fortement propice à la formation de tels phénomènes.
On observe également en moyenne qu'il semble exister une relation inverse entre l'activité cyclonique dans le bassin du Pacifique ouest et celui de l'Atlantique nord. C'est-à-dire que lorsque l'un des bassins est très actif (en termes de dépressions tropicales), l'autre semble plutôt calme. La raison principale de cet antagonisme s'avère être étroitement liée à la localisation de la phase active de la MJO.
Le cycle diurne des précipitations et l'orientation des vents dominants en Nouvelle-Calédonie sont directement liés aux régimes de temps résultants de situations synoptiques particulières.
L'oscillation de Madden-Julian peut favoriser (a contrario défavoriser) l'installation de certains de ces régimes de temps et par conséquence influencer de manière indirecte les régimes de précipitations et de vents en Nouvelle-Calédonie. Dans un premier temps, lorsque la phase active de l'onde entame sa propagation vers l'est (zones 2 à 4 sur l'illustration 5), elle est susceptible de favoriser la génération de plus de vents d'Est sur la Nouvelle-Calédonie. Ensuite, lorsque la zone convective de la MJO atteint l'océan Pacifique occidental (zones 5 et 6 sur l'illustration 5), ce sont davantage des vents de nord qui auront tendance à circuler sur le pays, draînant dans leur sillage humidité, chaleur et précipitations. Enfin, lorsque l'onde poursuit son trajet vers l'Est (zones 6 et 7 sur l'illustration 5), ce sont davantage des vents de Sud qui seront favorisés sur le Caillou et les alizés quant à eux auront tendance à s'aligner comme des vents d'est.
Ces conclusions sont issues d'une étude réalisée en 2016 par Damien Specq, chercheur au CNRM de Météo-France, dans le cadre du projet PLUVA financé par le Fond Pacifique 2016.
Les célèbres tornades sont, selon la définition d’usage, en contact avec une surface terrestre. On en distingue deux types (Roux, 1991) :
Les tornades de type A sont les phénomènes les plus destructeurs à l'échelle locale. On les rencontre le plus fréquemment sur le continent européen, en Inde, au Bengladesh, en Chine, en Australie, mais c'est dans les plaines centrales de l'Amérique du Nord qu'elles sont les plus nombreuses et les plus violentes. La plus forte jamais mesurée est la tornade qui a dévasté la ville d'Oklahoma City le 03/05/1999 : elle a généré des vents estimés à plus de 450 km/h en rafales. Dans les régions tropicales, comme en Nouvelle-Calédonie, les tornades sous beaucoup plus rares, et, lorsqu'elles se produisent, c'est souvent sous un cumulonimbus isolé ou un cyclone tropical. Elles sont alors de moindre ampleur (type B) que leurs cousines des milieux tempérés, les vents ne dépassant pas les 250 km/h dans les différents cas recensés (COMET®, 2012). 1 Les tornades de type B nécessitent non seulement une forte instabilité convective mais aussi un fort cisaillement de vent (tournant le plus souvent), source ultime du tourbillon concentré dans la tornade. Sous les tropiques, le cisaillement de vent est généralement moins fort qu'aux latitudes moyennes (pas de courant jet en haute troposphère), et les tornades y sont moins fréquentes même si l'instabilité convective peut être très importante. |
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Une trombe marine est une colonne de vent en rotation rapide autour d'un axe vertical (ou quasi-vertical), appelé vortex, que l'on observe au-dessus d'un plan d'eau assez vaste comme un lac ou une mer. Ce tourbillon peut prendre naissance à la base d'un nuage dit "convectif", comme un cumulus congestus ou un cumulonimbus. Les vents tourbillonnants sont rendus visibles par les gouttelettes d'eau en suspension dans l'air. Ces petites gouttes sont soit formées par condensation de la vapeur d'eau présente dans l'air environnant la trombe qui subit une baisse de pression dans la partie centrale du vortex, soit issues du plan d’eau et transportées verticalement. |
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Représentation schématique d'une trombe marine (source : Météo-France, Ecole Nationale de la Météorologie). |
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La vie d'une trombe marine peut être décomposée en 5 phases (Golden, 1974) :
Toutefois, toutes les trombes n'évoluent pas en suivant l'intégralité de la séquence décrite ci-dessus. Par ailleurs, si toutes les conditions favorables à la formation de la trombe ne sont pas réunies, le tuba peut rapidement se dissiper, sans qu’on n'observe un quelconque buisson à la surface de l’eau. A l’instar des tornades, on distingue deux catégories de trombes marines :
Dans le tableau ci-dessous figure une synthèse des caractéristiques des vortex atmosphériques de petite échelle : |
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Le paramètre retenu pour caractériser la violence d’une tornade est la vitesse maximale des rafales de vents observées. De telles mesures sont bien difficiles à réaliser car les capacités instrumentales sont limitées – la tornade ou la trombe ne passent qu’exceptionnellement à portée d’un instrument de mesure comme un anémomètre ou un RADAR Doppler. De surcroît, quand ils résistent aux vents violents, les anémomètres sont souvent détruits par des objets transportés par les vents tourbillonnants. Pour pallier la défaillance inhérente à tout instrument de mesure, Tetsuya Fujita développa en 1971 une méthode empirique de classification des tornades en analysant la correspondance entre les dégâts occasionnés et la vitesse du vent nécessaire pour causer de tels dommages. Ce système est appelé échelle de Fujita. Il permet de classer les tornades selon les dégâts observés et d’estimer la vitesse des rafales de vent : |
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Cet outil permet d’estimer la puissance d’une tornade de manière indirecte à partir d’un nombre restreint d’indicateurs. Empirique, la méthode de Fujita est donc entachée d’une certaine incertitude. Au cours des trente dernières années, de nombreuses études techniques ont remis en cause la fiabilité des relations entre la vitesse des vents indiquée dans l’échelle F et les dommages réels. De plus, les techniques de construction ont beaucoup évolué au cours des dernières décennies et la résistance des bâtiments à la force du vent s’est accrue, ce qui rend l’échelle de Fujita établie en 1971 quelque peu obsolète. Néanmoins, cette méthode demeure encore utilisée dans le monde entier, comme en France métropolitaine et en Australie. Aux Etats-Unis et au Canada, on utilise depuis peu la méthode de Fujita améliorée (Enhanced Fujita Scale), qui tient compte d’un plus grand nombre d’indicateurs de dommages, allant des habitations résidentielles aux tours de bureaux et aux arbres, en passant par les granges en taules. La consultation d’experts issus des secteurs de la météorologie, de l’ingénierie et de l’architecture a permis d’établir des relations empiriques plus précises et plus actuelles entre la vitesse du vent et les dommages causés par le vent. Des informations détaillées sur cette nouvelle échelle d’intensité et sa mise en œuvre sont consultables sur le site de Prévision des orages de la NOAAA (en anglais). Le tableau ci-dessous permet de comparer les vitesses des rafales maximales de l’échelle EF et celles de l’échelle F originale. On remarque notamment que les vitesses du vent indiquées dans l’échelle EF ont été augmentées dans les catégories les plus faibles et réduites dans les catégories les plus élevées. |
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Développés pour les tornades à partir des dégâts observés sur les zones habitées ou boisées, ces deux outils sont difficilement applicables pour quantifier la vigueur d’une trombe, à moins que celle-ci ne poursuive sa course sur le littoral. D’après les différentes études menées à travers le monde, on note que sous les tropiques, les trombes de type B ne dépassent pas le stade EF0, alors que les plus violentes, de type A, ont une intensité généralement inférieure au niveau EF2 (voir paragraphe précédent). Nous attirons l’attention de nos lecteurs sur la distinction essentielle qui existe entre la définition des rafales utilisée dans cet article et celle en vigueur à Météo-France. Fondée sur la définition de l’Organisation Météorologique Mondiale, les rafales considérées ici sont des pics d’intensité du vent observé pendant 3 secondes. Météo-France a choisi d’utiliser une autre définition qui confère à la rafale un caractère plus instantané, puisqu’elle est définie comme un pic d’intensité du vent pendant 0,5 seconde. |
Le 1er avril 2013, une trombe a été observée vers 11 h locales dans le sud du lagon Sud. Nous remercions Aymeric Levasseur et Virginie Roussery de nous avoir transmis leurs photos de ce phénomène spectaculaire, nous permettant ainsi d'observer que le phénomène appartenait à la catégorie des trombes de faible intensité (type B) - fort heureusement pour nos photographes plaisanciers !
Des mesures réalisées dans les années 1970 en Floride, confirmées par une étude ultérieure, ont montré que l'une des conditions nécessaires à la formation du buisson à la surface de l'eau est que la vitesse maximale des vents tourbillonnants atteigne en surface entre 70 et 80 km/h environ (Golden, 1974, Renno, 2001). Comme on voit distinctement sur les photos cette fameuse collerette à la surface de l'eau, on peut en conclure que les rafales ont dépassé les 70 km/h environ. Bien qu’on ne dispose d’aucun indice pour déterminer avec précision la vitesse des rafales au sein du vortex, on peut par expérience affirmer que la trombe n’a pas dépassé le stade F0 sur l’échelle de Fujita (< EF0).
Nos amis photographes ont cependant bien fait de garder leurs distances... Une trombe marine, même petite, constitue un véritable danger pour toutes les personnes engagées dans des activités nautiques.
Les connaissances scientifiques dans le domaine de la formation des trombes sont encore incomplètes, mais plusieurs éléments favorisant leur naissance et leur intensification dans les régions tropicales ont été identifiés. Deux types d'ingrédients sont nécessaires : les premiers - à l'origine de la naissance de la trombe - sont d'ordre dynamique, c'est à dire qu'ils impliquent des déplacements horizontaux et verticaux de masses d'air ; les seconds - qui permettent le maintien de la trombe et son intensification - sont d'ordre thermodynamique, car ils mettent en jeu des transferts de chaleur entre l’environnement de la trombe et le centre du vortex.
Pour ce qui concerne les trombes marines les plus communes et de faible intensité, elles ont tendance à se former sous des cumulus congestus à croissance rapide et au-dessus d'une eau plus chaude que l'air situé juste au-dessus. Un autre ingrédient nécessaire à la formation d'une trombe est la préexistence de petits tourbillons se propageant dans l'atmosphère juste au- dessus du plan d'eau. La plupart du temps, la formation de ces petits vortex se produit sur de petites lignes de démarcation le long desquelles les vents se font face (Wakimoto, 1989).
![]() Modèle conceptuel de la formation d'une trombe marine le long d'une ligne de convergence des vents (d'après Wakimoto, 1989). Les tourbillons de petite échelle sont identifiés par les lettres A, B et C. |
Ces lignes de convergence, comme on les appelle en météorologie, provoquent à la fois des mouvements ascendants qui favorisent la formation des cumulus, mais aussi des mouvements horizontaux tourbillonnants (vortex A, B, C de la figure ci-dessus). En se déplaçant le long de la ligne de démarcation, un de ces tourbillons instables peut se trouver à un moment donné sous la base d'un cumulus à croissance rapide. C'est le cas du vortex C sur la figure ci-dessus. Le tourbillon est alors amplifié par un phénomène d’étirement provoqué par les mouvements ascendants qui existent à la base et à l’intérieur du nuage (Wakimoto, 1989). Etant données ces conditions atmosphériques, la trombe a d'autant plus de chance de se former et de se renforcer que la différence de température entre l'air et la mer est marquée et que l'air à distance du vortex est sec (Rennó, 2001).
Les lignes de convergence résultent souvent de brises de terre et/ou de mer, ou bien de tourbillons de sillage derrière des reliefs, comme c'est souvent le cas pour les trombes observées en France au large de la côte méditerranéenne près des Pyrénées, des Maures ou des Alpes.
Le 1er avril 2013, la masse d’air était sèche et assez stable dans la matinée. Un courant de nord-est a apporté de l’air chaud et humide, et la masse d’air est devenue instable sur une hauteur de 3 000 mètres environ en fin de matinée, avec formation de cumulus sur le sud du pays, comme le montre l’image satellite ci-contre prise à 11 h locale. Sur les deux images ci-contre, l'ilôt N'Da est repéré par la croix cerclée de rouge. |
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Image satellite en composition colorée de la NC à 01/04/2013 à 11h. | ||
Cette image RADAR représente en couleurs vives les zones où il pleut, et en noir celles exemptes de précipitations. On remarque clairement deux zones pluvieuses à 10 kilomètres au nord de l’îlot N’Da, repéré par la croix cerclée de rouge. A partir des images RADAR en 3 dimensions, on estime que ces zones correspondent certainement à la position de deux cumulus congestus, l’un en phase de régression à l’ouest, l’autre en phase de croissance à l’est. L’examen des images RADAR antérieures et postérieures à celle-ci montre qu’une petite bande d’activité convective (cumulus congestus et averses) persiste pendant plusieurs heures dans le sud du lagon Sud et se déplace lentement vers le sud-ouest. |
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Réflectivité mesurée par le RADAR de Nouméa le 01/04/2013 à 11 h. |
Pour expliquer la formation de la trombe observée par les plaisanciers, on peut émettre les hypothèses suivantes :
Dans l'atmosphère, on observe d'autres types de phénomènes météorologiques ayant la forme d'un vortex :
Nous remercions le professeur Franck Roux du Laboratoire d’Aérologie de l’Observatoire de Midi-Pyrénées pour sa relecture et ses conseils.
ENSO (El Niño Southern Oscillation) désigne les modifications de la circulation atmosphérique dans le Pacifique équatorial ainsi que les anomalies de température de l'océan qui y sont associées.
On distingue 3 phases :
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Fig. 1 : circulations et principales caractéristiques climatiques dans le Pacifique en phase neutre pendant l'été austral(adaptée de http://www.bom.gov.au/climate/enso/history/ln-2010-12/three-phases-of-ENSO.shtml). |
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Fig. 2 : principales manifestations de la phase El Niñodans le Pacifique pendant l'été austral |
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Fig. 3 : principales manifestations de la phase La Niñadans le Pacifique pendant l'été austral |
ENSO est la principale source de variabilité interannuelle des précipitations et des températures observées en Nouvelle-Calédonie (Leroy, 2006) et dans le Pacifique.
Pour en savoir plus sur les effets d'ENSO sur le climat calédonien, cliquez ici.
Pour en savoir plus sur les effets d'ENSO sur le climat des îles du Pacifique, visionnez la vidéo explicative ci-dessous (en anglais sous-titré en français) :
L'original de la vidéo est disponible ici.
L’orage est un phénomène météorologique caractérisé par de brusques décharges électriques qui se manifestent par des éclairs et du tonnerre.
Il se produit toujours en présence de cumulonimbus et s’accompagne fréquemment d’averses et de fortes rafales de vent.
Les orages sont en général de courte durée (de l’ordre de quelques dizaines de minutes à quelques heures). Ils peuvent être isolés ou organisés en plusieurs cellules.
Enfin, certaines saisons et certaines régions sont plus propices au développement de cellules orageuses.
Le cumulonimbus est LE nuage des orages : si un cumulonimbus ne produit pas systématiquement de l’orage, l’orage est lui toujours associé à un cumulonimbus.
Il s’agit d’un nuage massif et de très grande extension verticale (15 000 m et plus sous les tropiques). Sa base est très sombre et son sommet parfois d'un blanc lumineux car éclairé par le soleil.
Il est facilement reconnaissable à sa forme dite "en enclume".
Enclume de cumulonimbus – image prise de l’ISS (International Space Station – NASA) le 5 février 2008.
Cumulonimbus à Nouméa
Pour plus d'informations sur les nuages en général, cliquer ici.
Le cumulonimbus provient le plus souvent de l’évolution d’un cumulus (mais aussi plus rarement d’autre types de nuages) dans des conditions de très forte instabilité convective. Son développement vertical est bloqué lorsqu’il atteint la limite de la stratosphère (appelée « tropopause ») et il s’étale alors largement, prenant une forme dite « en enclume » très caractéristique.
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Qu'est-ce que l'instabilité convective ? |
L’air chauffé par le rayonnement solaire sur la surface terrestre ou marine devient plus léger que l’air plus froid situé au-dessus de lui. Il a alors tendance à s’élever. Au fur et à mesure de leur ascension, les particules d’air refroidissent et l’eau qu’elles contiennent sous forme de vapeur se condense en gouttelettes, formant ainsi des nuages de type cumuliforme. Lorsque le réchauffement à la base est fort et que les mouvements verticaux ainsi que la condensation deviennent très intenses, on est en situation d’instabilité convective. |
Les deux situations propices au développement de cumulus puis de cumulonimbus sont les suivantes :
L’arrivée sur une zone montagneuse accentue le phénomène par soulèvement orographique des masses d’air. |
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Il existe en réalité deux types de cumulonimbus en fonction du stade de développement : |
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De par son mode de formation, le cumulonimbus est le siège de mouvements verticaux très violents (5 à 35 m/s).
D'autre part, la condensation de l'eau contenue dans les particules dégage d'énormes quantités de chaleur - il a été calculé que la puissance libérée pouvait atteindre environ 10 millions de MW pour un seul cumulonimbus, soit l'équivalent de la production de 2 500 centrales nucléaires.
Brassées par des vents très forts, les particules constituant ce nuage (gouttes d’eau et cristaux de glace notamment) s’entrechoquent violemment et se chargent électriquement. Selon leur charge positive ou négative, elles se regroupent dans différentes zones du nuage. Des micro-décharges se propagent alors, finissant par établir des liaisons électriques au sein du nuage ou entre le nuage et le sol, produisant ainsi éclairs, foudre et tonnerre.
Lorsqu’un éclair se produit, il génère une impulsion électromagnétique qui se propage dans toutes les directions. Celle-ci peut être enregistrée par un réseau de détection tout en mesurant l’intensité et la direction des impacts.
Depuis 2013, le Service de la Météorologie de la Nouvelle-Calédonie s'est doté d’un système de détection de la foudre.
Pour plus d’informations sur la mesure de la foudre ainsi que sur le réseau de détection en Nouvelle-Calédonie, cliquez ici.
Nous avons encore peu de recul sur la climatologie de la foudre sur la région. On peut toutefois faire quelques constatations sur la fréquence des orages et leur activité électrique. Cette dernière a montré jusqu’à présent de fortes variations dans le temps (selon les saisons et les années) comme dans l’espace.
En effet, sans surprise, l’activité orageuse est plus faible en saison fraîche qu’en saison chaude. Toutefois, les saisons sont plus ou moins actives selon les années.
D’autre part, sur les 2 ans de données dont nous disposons pour le moment (ce qui est très faible pour généraliser), la Chaîne et la côte Est semblent plus touchées que la côte Ouest.
Le tonnerre est la manifestation sonore de la décharge électrique. Lorsqu’un éclair se produit, l’air est très fortement échauffé le long du trajet de la décharge électrique (plusieurs dizaines de milliers de °C) et subit une succession d’ondes de choc, c’est-à-dire une alternance de compressions et de dilatations très violentes. Les différentes ondes de choc se produisant dans de différentes portions de l’éclair engendrent des ondes sonores que nous entendons sous forme de claquements, grondements et roulements - bruits spécifiques du tonnerre. Le tonnerre peut s’entendre jusqu’à 25 km de distance. |
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En mesurant le temps écoulé entre l’éclair et le tonnerre, on peut donc estimer la distance à laquelle s’est produit l’éclair. Il suffit pour cela de multiplier le nombre de secondes par la vitesse du son (340 m/s environ) pour obtenir cette distance en mètres ou de le diviser par 3 pour avoir la distance en kilomètres (340 est proche de 1000/3).
Exemple : 7 secondes → 2380 m ou 2,33 km selon la méthode employée.
L’intensité du tonnerre ne se mesure pas. On peut néanmoins noter le nombre de jours où on l’a entendu en un lieu donné. Lorsque ce nombre de jours est rapporté à l’année, on parle alors de « niveau kéraunique ».
Les orages sont dangereux en raison de la puissance des phénomènes qu’il produit et de leur caractère aléatoire. Ils font d'ailleurs partie des paramètres suivis par le système de « vigilance météorologique ».
Pour en savoir plus sur la Vigilance météorologique, cliquez ici.
Pour consulter le niveau de vigilance en cours en Nouvelle-Calédonie, cliquez là.
Etant le siège de mouvements tourbillonnaires très violents, les Cb, et a fortiori les orages, sont dangereux pour l’aéronautique : même un très gros avion peut être soulevé de plusieurs centaines de mètres, puis rabattu tout aussi violemment.
D’autre part, les éclairs intra-nuages peuvent également être dangereux pour l’aéronautique - pas directement pour les occupants qui sont isolés par la carlingue mais pour les appareils électroniques qui peuvent être endommagés, ce qui perturbe fortement les conditions de navigation... et met donc en danger les occupants au final.
Le ventLe vent sous un cumulonimbus souffle par rafales violentes : il peut atteindre jusqu’à 150 km/h tout en changeant souvent de direction. Des tornades peuvent également parfois apparaître, comme le montre la photo ci-contre. |
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Les précipitations qui accompagnent fréquemment l'orage peuvent également avoir des conséquences dévastatrices : inondations, crues, glissements de terrain, etc. Le caractère soudain et l'intensité souvent importante des averses orageuses constituent des dangers non négligeables.
Dans le système de Vigilance météorologique appliqué en Nouvelle-Calédonie, le paramètre "orage" est associé aux « fortes pluies » (consulter les conseils de comportements concernant la vigilance "Fortes pluies/Orage") .
![]() Plaine des lacs (Goro) |
![]() Eboulis suite à de fortes pluies au col d'Amieu |
Tous les phénomènes météorologiques ne sont pas également prévisibles et les orages, dont la formation et la durée de vie sont courtes, font partie des évènements particulièrement difficiles à anticiper : au-delà de quelques heures, on ne peut qu’attirer l’attention sur leur risque d’apparition, notamment grâce au système de Vigilance météorologique.
Il est complexe de prévoir la localisation d’un orage et plus encore d’anticiper la quantité de précipitations qui lui est associée. Ces quantités varient en fonction de la nature de l’épisode orageux (intensité et vitesse de déplacement des cellules orageuses, durée du phénomène, etc.), mais également selon la topographie de la région concernée. On sait par exemple que les orages circulant en mer et arrivant sur les terres se bloquent souvent contre le relief où ils donnent les plus fortes précipitations.
Pour davantage d'informations sur la prévisibilité des phénomènes météorologiques, cliquez ici.
Cyclone tropical, ouragan, typhon… tous ces termes désignent le même phénomène à savoir une zone de basses pressions composée de formations nuageuses qui s’enroulent autour d’un centre de rotation. Le vent en surface tourne en circulation fermée autour de ce centre. Un cyclone présente à la fois :
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En Nouvelle-Calédonie, et plus globalement dans le Pacifique Sud-Ouest, la saison cyclonique commence "officiellement" le 1er novembre et se termine le 30 avril. Toutefois, des perturbations tropicales peuvent se développer en dehors de cette période statistique. En 2015 par exemple, la dépression tropicale modérée RAQUEL a intéressé les Salomon du 30 juin au 4 juillet : c'était la 1ère fois qu'un phénomène était nommé au mois de juillet. Pour consulter les saisons cycloniques passées, cliquez ici. |
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Pourquoi plusieurs dénominations ? |
Contrairement à une croyance répandue, un ouragan (ou un typhon) n'est pas forcément plus puissant qu'un cyclone : ces trois termes désignent bien le même type de phénomène. Historiquement, chaque région du monde a donné un nom à cet évènement météorologique majeur :
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Un cyclone est une énorme masse nuageuse dont le diamètre atteint 500 à 1 000 km et plus.
Son centre, l’œil du cyclone, est bien visible sur les images satellitaires d’un diamètre de 20 à 60 km en moyenne (mais pouvant être beaucoup plus large). Il s’agit d’une zone d’accalmie caractérisée par un minimum de pression à la surface, un vent faible, un ciel clair et aucune précipitation. C'est également de la zone la plus chaude du cyclone : on l’appelle « cœur chaud », les températures pouvant y être supérieures de 10 à 15 °C à celles de l’environnement.
La masse nuageuse très dense qui entoure l’œil entièrement est appelée le mur de l’œil. Ce dernier est composé principalement de cumulonimbus, nuages d’orages dont l’extension verticale correspond à l’épaisseur totale de la troposphère (du sol jusqu'à une quinzaine de kilomètres d'altitude aux latitudes subtropicales). Le mur peut atteindre un rayon de 150 km et les vents comme les précipitations y sont les plus intenses.
A la suite du mur de l’œil se trouvent les bandes spiralées, composées de nuages convectifs de types cumulonimbus et/ou cumulus. Elles engendrent souvent des averses et des orages. Plus on s’éloigne du centre du cyclone et plus l’extension verticale de ces nuages est faible.
Les cyclones sont la phase ultime de développement des perturbations tropicales. Tout au long de leur évolution, ces dernières sont classées en fonction de leur intensité, elle-même déterminée par la force du vent.
Le baptême des perturbations est désormais systématique lorsqu'elles atteignent le stade dépression tropicale modérée. Il est effectué par le centre météorologique responsable de la zone concernée (voir la rubrique "Nom des phénomènes tropicaux" ci-dessous pour en savoir plus sur le baptême des dépressions dans le Pacifique Sud).
Sur le Pacifique Sud, le centre météorologique de Brisbane (Australie) nomme celles qui sont repérées à l'ouest du méridien 160°E et le centre de Nandi (Fidji) celles repérées à l'est de ce même méridien (voir la rubrique "Pour aller plus loin" ci-dessous afin de découvrir les sept bassins cycloniques).
Type de perturbation tropicale | Catégorie du BOM (Australie) | Vent moyen (km/h) | Rafales (km/h) | Pression (hPa) |
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Dépression tropicale modérée | 1 | 63 - 88 | < 125 | > 985 |
Dépression tropicale forte | 2 | 89 - 117 | 125 - 164 | 985 - 970 |
Cyclone tropical | 3 | 118 - 159 | 165 - 224 | 970 - 940 |
Cyclone tropical intense | 4 | 160 - 199 | 225 - 279 | 940 - 915 |
Cyclone tropical très intense | 5 | ≥ 200 | ≥ 280 | ≤ 915 |
La formation d’un cyclone nécessite la présence de différentes conditions :
Ces conditions sont nécessaires mais non suffisantes : on observe de nombreuses perturbations bénéficiant de ces conditions mais qui n’évoluent pas en cyclone.
La trajectoire d’un cyclone paraît souvent très capricieuse et les lois physiques qui régissent cette évolution sont encore mal connues des météorologistes : avant et/ou après une portion de trajectoire rectiligne, le cyclone peut s’arrêter, faire une boucle ou repartir dans une autre direction voire rebrousser chemin pendant un certain temps, comme le montre par exemple la trajectoire de Nathan sur la carte ci-dessous.
Cependant, certaines « tendances » peuvent être mises en évidence :
Les cyclones naissent sous les basses latitudes et ils adoptent une trajectoire qui, dans notre région, les mène quasi-systématiquement vers le sud, même si pendant cette « descente », leur trajectoire reste difficile à prévoir. Lorsqu’ils franchissent le tropique du Capricorne (23°27’’), 60 % des phénomènes ont définitivement adopté une direction proche du sud-est.
Les vitesses de déplacement sont très variables d’une dépression à l'autre mais également au cours de l’évolution d’un même phénomène. Les dépressions sont généralement lentes aux premières heures de leur parcours (< 18 km/h). Leur déplacement s’accélère progressivement alors qu’elles progressent vers le sud (en général entre 20 et 30 km/h). Les ralentissements sont sensibles lors des changements de direction : les plus rapides sont donc celles dont la trajectoire est rectiligne et orientée sud-est. La vitesse atteint également des valeurs élevées lorsque le phénomène quitte la zone tropicale et notamment lorsqu’il franchit le 25e parallèle.
Une dépression tropicale se « comble » lorsque la pression atmosphérique en son centre remonte pour retrouver progressivement une valeur proche de la normale. L’œil puis l’enroulement des masses nuageuses se désorganisent et deviennent difficilement discernables. Le vent perd de sa force mais les précipitations restent importantes.
Plusieurs facteurs peuvent entraîner le comblement d’un cyclone et ce, même avant le franchissement du tropique :
des eaux de surfaces « froides » (< 26 °C), ce qui ralentit le processus d’évaporation – il n’y a plus de carburant ;
un fort cisaillement vertical du vent, déstabilisant la structure verticale du cyclone et dissipant une grande partie de son énergie ;
une couche d’air très sec en moyenne troposphère ;
l’ « atterrissage », c'est-à-dire lorsque le cyclone touche les terres. Sa dissipation peut être observée en moins de 24 h, la nature de la surface et les forces de frottement lui coupant son alimentation. Toutefois, si le cyclone est assez puissant, il peut conserver suffisamment d’énergie pour traverser quelques centaines de kilomètres terrestres même s’il perd un peu d’intensité pendant ce trajet. Une fois de retour sur l’océan, il peut à nouveau se développer si toutes les conditions favorables sont réunies, et en particulier s’il retrouve une source d’énergie suffisante.
Les phénomènes tropicaux sont dangereux car ils produisent à la fois de forts vents, de fortes précipitations, de fortes houles et des marées cycloniques. Chaque passage de dépression ou cyclone s'accompagne de destructions plus ou moins importantes, la pluie et le vent ayant chacun leurs « cibles privilégiées » :
La direction du vent ressentie en un point dépend quant à elle essentiellement de la position du centre par rapport à ce point. En effet, le vent converge vers ce centre en adoptant un mouvement tourbillonnaire (dans le sens des aiguilles d'une montre dans l’hémisphère sud).
De plus, le vent se renforce sur le côté gauche du cyclone (par rapport à sa trajectoire). Ce renforcement est provoqué par l’association du déplacement du phénomène à la circulation cyclonique. Ainsi, un cyclone avec des vents moyens de 145 km/h et qui se déplace à 15 km/h aurait des vents de 160 km/h sur sa gauche, et des vents de 130 km/h sur sa droite.
Enfin, la pression exercée sur une surface (un mur par exemple) est proportionnelle au carré de la vitesse du vent qui est à l'origine de cette pression. Un vent de 200 km/h aura une action 4 fois plus importante qu'un vent soufflant à 100 km/h.
Le tableau ci-dessous recense les dégâts dus aux vents violents en fonction de l'intensité du phénomène :
Type de perturbation tropicale | Dégâts associés |
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Dépression tropicale modérée |
Dégâts négligeables sur les constructions en dur. Dégâts sur certains arbres, cultures et constructions légères. Le vent peut tirer sur les amarres. |
Dépression tropicale forte |
Dégâts mineurs sur les constructions en dur (gouttières, bardeaux, etc.). Dégâts significatifs sur des panneaux, arbres et constructions légères. Lourds dégâts sur certaines cultures. Risque de coupures de courant, de téléphone. De petites embarcations peuvent rompre les amarres. |
Cyclone tropical |
Dégâts sur certains toits et structures. Destruction de certaines constructions légères. Probabilité de coupures de courant, de téléphone dues à des chutes d'arbres ou de poteaux. |
Cyclone tropical intense |
Dégâts considérables sur l'ensemble des infrastructures : routes et bâtiments, agriculture, bateaux, poteaux et pylônes, etc. Constructions fragiles détruites et emportées. Débris volants dangereux. Coupures étendues des réseaux électriques, hydrauliques et de communications. |
Cyclone tropical très intense |
Extrêmement dangereux avec destructions étendues. |
Chaque perturbation tropicale possède ses caractéristiques propres quant aux quantités de pluie déversées. Celles-ci ne dépendent en effet ni de l'intensité, ni de la distance à laquelle passe le phénomène - une dépression modérée peut ainsi entraîner des inondations plus catastrophiques qu'un cyclone, et ce en fonction des paramètres suivants :
La Nouvelle-Calédonie semble relativement épargnée par la houle cyclonique comme par la marée de tempête et les dégâts ont toujours été mineurs. Les marées de tempête d'importance sont en effet assez rarement observées et les lagons jouent un rôle protecteur pour la plupart des zones habitées.
Cependant, toutes les îles ou les portions de côtes dépourvues de barrières de corail suffisantes sont susceptibles d’être touchées, telles que les îles Loyauté → la digue du port de Tadine à Maré a par exemple été partiellement détruite par la houle lors du cyclone Rewa en 1994 et à Tiga, une partie du wharf a été arrachée par les vagues lors de la dépression tropicale forte Ella en 1999.Il est toutefois important de noter que la houle cyclonique et la marée de tempête peuvent avoir des conséquences indirectes difficilement mesurables : l'élévation du niveau de la mer provoque par exemple une diminution du débit des rivières et des torrents, ce qui peut aggraver les inondations.
Pour plus d'informations, consulter la partie Prévision cyclonique dans l'onglet Prévisions.
Le système actuel prévoit des listes de noms que les prévisionnistes utilisent en suivant l’ordre alphabétique. Il existe plusieurs listes par zone de responsabilité (voir « Aller plus loin » pour en savoir plus sur les zones de responsabilité) : lorsqu’elles ont toutes été utilisées, on revient à la première.
Le but étant de faciliter la communication, les listes comportent des noms familiers pour les populations de la région concernée.
Dans ce même but de clarté de communication, on évite d’utiliser des noms ressemblants pour deux phénomènes suivis simultanément (expl : June et Jane) : dans ce cas, on peut sauter un nom dans la liste.
Lorsqu’un phénomène a été particulièrement lourd en victimes et en dégâts, son nom est retiré et remplacé par un autre commençant par la même lettre. Ça a par exemple été le cas pour Katrina dans le bassin Pacifique Nord en 2005, remplacé par Katia.
A partir du moment où un phénomène atteint le stade de dépression tropicale modérée, cette dernière est donc baptisée par le centre responsable de la zone où elle se trouve à cet instant. Une fois baptisé, un phénomène conserve le même nom durant toute sa durée de vie, même s’il entre dans la zone de responsabilité d’un autre centre.
En Nouvelle-Calédonie, nous sommes concernés essentiellement par trois zones de formation des phénomènes tropicaux, chacune sous la responsabilité d’un des trois centres suivants : Brisbane (Australie), Nandi (Fidji) et Port Moresby (Papouasie-Nouvelle-Guinée).
Si une dépression tropicale se forme dans la zone de responsabilité du centre de Wellington (Nouvelle-Zélande), ce dernier lui attribue un nom en se référant à la liste établie par Nandi.
Bien que la zone de responsabilité australienne soit divisée en plusieurs régions, chaque nouveau phénomène est nommé à partir d'une unique liste de 104 noms.
Les noms sont sélectionnés successivement par ordre alphabétique. Lorsque toutes les colonnes ont été utilisées, on reprend au début.
Noms de la zone de responsabilité de l'Australie | |||||
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A | Anika | Anthony | Alessia | Alfred | Amber |
B | Billy | Bianca | Bruce | Blanche | Blake |
C | Charlotte | Courtney | Catherine | Caleb | Claudia |
D | Darian | Dianne | Dylan | Dara | Declan |
E | Ellie | Errol | Edna | Ernie | Esther |
F | Freddy | Fina | Fletcher | Frances | Ferdinand |
G | Gabrielle | Grant | Gillian | Greg | Gretel |
H | Herman | Hayley | Hadi | Hilda | Harold |
I | Ilsa | Iggy | Ivana | Irving | Imogen |
J | Jasper | Jenna | Jack | Joyce | Joshua |
K | Kirrily | Koji | Kate | Kelvin | Kimi |
L | Lincon | Luana | Laszlo | Linda | Lucas |
M | Megan | Mitchell | Mingzhu | Marco | Marian |
N | Neville | Narelle | Nathan | Nora | Niran |
O | Olga | Oran | Oriana | Owen | Odette |
PQ | Paul | Peta | Quincey | Penny | Paddy |
R | Robyn | Riordan | Raquel | Riley | Ruby |
S | Sean | Sandra | Stan | Savannah | Stafford |
T | Tasha | Tim | Tatiana | Trevor | Tiffany |
UV | Vince | Victoria | Uriah | Verity | Vernon |
WXYZ | Zelia | Zane | Yvette | Wallace |
Pour la zone de responsabilité de Fidji, les noms sont sélectionnés successivement par ordre alphabétique de la liste A à la liste D.
La liste E sert de liste de remplacement en cas de besoin.
Noms de la zone de responsabilité de Fidji | |||||
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Liste A | Liste B | Liste C | Liste D |
Liste E | |
A | Aru (ah-roo) | Arthur (ah-tha) | Alvin (el-vin) | Amos (ah-mos) | Adama (Ah-dah-mah) |
B | Bina (bee-nah) | Becky (beh-key) | Bune (boo-neh) | Bart (bart) | Ben (ben) |
C | Carol (kah-rol) | Chip (chip) | Cyril (sir-rill) | Crystal (kris-tal) | Christy (chris-tee) |
D | Dovi (doh-vee) | Denia (de-nee-ah) | Danial (dah-nee-el) | Dean (deen) | Dakai (dah-kai) |
E | Eva (ee-vah) | Elisa (ee-lee-sah) | Eden (ee-den) | Ella (el-lah) | Emosi (eh-mo-see) |
F | Fili (fee-lee) | Fotu (foh-too) | Florin (flaw-rin) | Fehi (feh-hee) | Feki (feh-kee) |
G | Gina (gee-nah) | Glen (glen) | Garry (gah-ree) | Garth (garth) | Germaine (jur-main) |
H | Hale (hay-ill) | Hettie (heh-tee) | Haley (hay-lee) | Hola (ho-la) | Hart (hart) |
I | Irene (eye-reen) | Innis (in-iss) | Isa (ee-sah) | Iris (eye-ris) | Ili (ee-lee) |
J | Judy (ju-dee) | Julie (ju-lee) | June (joon) | Jo (joh) | Josese (joh-seh-seh) |
K | Kevin (kev-in) | Ken (ken) | Kofi (cof-fee) | Kala (kah-lah) | Kirio (kee-ree-o) |
L | Lola (low-lah) | Lin (lin) | Louise (loo-ees) | Liua (lee-oo-ah) | Lute (loo-teh) |
M | Mal (mal) | Maciu (ma-thee-u) | Mike (mike) | Mona (moh-nah) | Mata (mah-tah) |
N | Nat (nat) | Nisha (nee-shaa) | Niko (nee-koh) | Neil (nee-ill) | Neta (neh-tah) |
O | Osai (oh-sigh) | Orea (oh-reh-a) | Opeti (oh-peh-tee) | Oma (oh-mah) | Olina (oh-lee-nah) |
P | Pita (pee-tah) | Palu (pah-loo) | Perry (peh-ree) | Pana (pah-nah) | Paea (pah-ee-ah) |
R | Rae (ray) | Rene (reh-neh) | Reuben (roo-ben) | Rita (ree-tah) | Rex (rex) |
S | Seru (seh-roo) | Sarah (sah-rah) | Solo (so-lo) | Samadiyo (sah-mah-dee-oh) | Sete (seh-teh) |
T | Tam (tam) | Troy (troy) | Tuni (too-nee) | Tasi (tah-see) | Temo (teh-mo) |
U | Urmil (er-mill) | Uinita (oo-ee-nee-tah) | Ulu (oo-loo) | Uesi (oo-eh-see) | Uila (oo-ee-lah) |
V | Vaianu (vai-ah-noo) | Vanessa (vah-neh-sa) | Victor (vic-tor) | Vicky (vic-key) | Velma (vel-mah) |
W | Wati (wah-tee) | Wano (wah-noh) | Wanita (wah-nee-tah) | Wasi (wah-see) | Wane (wah-neh) |
X | Xavier (zay-vee-ah) | ||||
Y | Yani (yah-nee) | Yvonne (ee-von) | Yates (yates) | Yabaki (yah-bah-key) | Yavala (yah-vah-lah) |
Z | Zita (zee-tah) | Zaka (zah-kah) | Zidane (zee-dane) | Zazu (zah-zoo) | Zanna (zan-nah) |
Pour les zones de responsabilité de Port Moresby et de Jakarta, les noms sont sélectionnés successivement par ordre alphabétique dans la liste A.
La liste B sert de liste de remplacement en cas de besoin.
Noms de la zone de responsabilité de Port Moresby | |
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Liste A |
Liste B |
Alu | Nou |
Buri | Obaha |
Dodo | Paia |
Emau | Ranu |
Fere | Sabi |
Hibu | Tau |
Ila | Ume |
Kaama | Vali |
Lobu | Wau |
Maila | Auram |
Noms de la zone de responsabilité de Jakarta | |
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Liste A |
Liste B |
Anggrek | Anggur |
Bakung | Belimbing |
Cempaka | Duku |
Dahlia | Jambu |
Flamboyan | Lengkeng |
Kenanga | Manggis |
Lili | Nangka |
Melati | Pepaya |
Rambutan | Terong |
Teratai | Sawo |
Pour davantage d'informations sur l'histoire des prénoms attribués aux cyclones, consultez cette page rédigée par le centre Météo-France Antilles-Guyane.
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L'Organisation Météorologique Mondiale a mis en place une système de veille cyclonique mondiale :
Bassin | Centre responsable | Saison cyclonique | Trajectoires moyennes |
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Atlantique Ouest | RSMC Miami | juin à novembre | d’est en ouest, puis direction nord à nord-est à l’approche du continent américain |
Pacifique Nord-Est | RSMC Honolulu | vers l’ouest ou le nord-ouest, en longeant la côte du Mexique jusqu’à la Californie | |
Pacifique Nord-Ouest | RSMC Tokyo | se forment dans les eaux nord-océaniennes et peuvent ensuite traverser les Philippines mais le plus souvent, s’infléchissent vers le nord et vont vers le sud-est de la Chine, le Japon ou même la Corée | |
Pacifique Sud-Ouest | novembre à avril | vers le sud : menacent alors la Polynésie, les îles Fidji, les îles Salomon, le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie et la côte nord-est de l’Australie | |
Océan Indien Sud-Est | TCWC Perth | se forment à l’est de l’Indonésie et prennent alors une direction sud-ouest vers les côtes nord, nord-ouest de l’Australie | |
Océan Indien Sud-Ouest | RSMC St Denis de la Réunion | se dirigent dans un premier temps vers l’ouest, puis vers le sud voire le sud-est et s’orientent alors vers l’île Maurice, l’île de la Réunion, Madagascar, les Comores et la côte sud-est de l’Afrique | |
Mer d'Oman et golfe du Bengale | RSMC New Delhi | avril à juillet | se forment dans l’océan Indien, à l’ouest de l’Indonésie, puis prennent une direction nord-ouest
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