Climat en Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie est située dans le Pacifique Sud-Ouest, à environ 1 500 km des côtes australiennes, juste au-dessus du tropique du Capricorne.
Son climat est globalement hospitalier, à l'exception d'évènements extrêmes comme peuvent l'être les cyclones et dépressions tropicales.
Contexte climatique
La Nouvelle-Calédonie est située dans la moitié ouest de l'Océan Pacifique.
La pluviosité de cette vaste région est déterminée par trois grandes structures atmosphériques persistantes : la Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT), la Zone de Convergence du Pacifique Sud (ZCPS) et la Mousson du Pacifique Ouest (MPO) (Fig. 1). Bien qu'elles diffèrent par leurs mécanismes de formation, leur orientation et leur localisation, ces trois zones de convergence partagent un trait commun : le type de temps qui leur est associé. En effet, sous leur influence, l'air est chaud et humide, et le ciel est encombré de nuages cumuliformes (cumulus mediocris et congestus, cumulonimbus) qui apportent des averses de pluies venant rompre la torpeur tropicale et parfois ponctuées de coups de tonnerre.
Fig. 1 : Positions moyennes des principaux éléments moteurs du climat dans le Pacifique ouest de novembre à avril (adapté de : Australian Climate Change in the Pacific : Scientific Assessment and New Research,
Volume 1 : Regional Overview).
La Mousson du Pacifique Ouest (MPO)
La Mousson du Pacifique Ouest est le prolongement aux latitudes australes de la mousson asiatique. Ce sont principalement les îles de la bordure ouest de l'océan Pacifique comme la Papouasie, les îles Salomon et dans une moindre mesure Tuvalu, qui sont affectées par la MPO. Observées de novembre à avril, les pluies abondantes associées à la MPO sont dues à l'invasion d'un flux d'alizé particulièrement humide provenant de l'hémisphère nord et convergeant vers la dépression thermique installée sur le continent australien surchauffé. Les variations saisonnières induites par la MPO sur la Papouasie et les Salomon sont prononcées, sans qu'on puisse pour autant parler de césure (transition très brutale entre des conditions très sèches et des conditions très humides) comme c'est le cas au nord de l'Australie (Darwin) ou sur la côte ouest de l'Inde (Bombay).
La Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT)
Parallèle à l'équateur, la Zone de Convergence Intertropicale balaie l'hémisphère nord entre 5°N (en janvier) et 10°N (en juillet). Elle doit son existence à la conjugaison de deux facteurs : la présence d'eau particulièrement chaude qui favorise l'évaporation de la surface de l'océan et la brusque décélération des alizés de sud-est qui provoque des mouvements ascendants dans les basses couches de l’atmosphère. Particulièrement intenses, les pluies apportées par la ZCIT peuvent atteindre 4000 mm par an ; elles marquent le climat des petites iles qui clairsèment la moitié nord du Pacifique comme les États fédérés de Micronésie, Kiribati, les îles Marshall, Nauru et Palau. Il est intéressant de noter que l'équateur géographique est un véritable désert (200 mm/an) car la ZCIT ne descend jamais aussi bas en moyenne.
La Zone de Convergence du Pacifique Sud (ZCPS)
Orientée suivant une ligne Papouasie-Polynésie, la Zone de Convergence du Pacifique Sud est la structure atmosphérique qui influence le plus le climat des îles du Pacifique sud. L'activité et l'extension de la ZCPS varient suivant les saisons : pendant l'été austral, cette dernière peut s'allonger jusqu'aux confins de la Polynésie Française (40°S) et les cumuls mensuels peuvent alors dépasser les 400 mm par mois ; en hiver, elle est davantage restreinte à une zone proche de l'équateur, entre la Papouasie et les îles Salomon, où les cumuls atteignent les 250 mm par mois. La communauté scientifique a échafaudé de nombreuses théories pour expliquer la formation et le maintien de la ZCPS, sa position, son orientation, son intensité mais aucune n'est encore aujourd'hui pleinement satisfaisante. Une chose est sûre cependant : la ZCPS est composée de deux parties dont l'orientation et les moteurs sont bien distincts. La branche la plus au nord est parallèle à l'équateur et s'explique par un transfert de chaleur de l'océan surchauffé vers l'atmosphère tropicale. La branche qui s'étend au-delà des tropiques est diagonale et ses mécanismes de formation mettent en jeu des interactions entre les masses d'air tropicales et celles issues des latitudes tempérées.
Contrairement à ses cousines Wallis et Futuna qui se trouvent sous l'axe principal de la ZCPS, la Nouvelle-Calédonie n'y est directement soumise que de façon intermittente de novembre à mars. Ces situations météorologiques sont appelées "descentes de ZCPS" par les météorologues calédoniens, ce qui souligne d'une part que ces incursions sont relativement brèves, mais aussi qu'elles apportent des quantités de pluies substantielles qui alimentent pour une grande part les cumuls annuels.
L'influence d'ENSO
ENSO est la principale source de variabilité interannuelle des précipitations et des températures observées en Nouvelle-Calédonie (Leroy, 2006) :
- Les précipitations sont fortement affectées par ENSO, surtout en saison chaude et particulièrement dans le nord de la Grande Terre et sur les îles Loyauté.
- Les périodes El Niño sont caractérisées par un risque accru de sécheresse et les périodes La Niña, par un risque accru de fortes pluies.
- Les températures minimales ont tendance à être anormalement basses en périodes El Niño ; c’est l’opposé en périodes La Niña.
- La relation entre ENSO et les températures maximales est moins marquée. Elle varie suivant la saison et la région considérée. L’influence d’ENSO sur les températures maximales est faible en saison chaude.
Pour plus d'informations sur le phénomène ENSO, cliquez ici.
Les saisons
Situé à proximité du tropique du Capricorne, le "caillou" subit les influences tropicales et tempérées plus ou moins fortement selon les saisons (Maitrepierre et Caudmont, 2007).
On distingue deux saisons principales :
- La saison chaude est centrée sur le premier trimestre. L’influence tropicale est prédominante et le temps est rythmé par les variations de position de la Zone de Convergence du Pacifique Sud (ZCPS) ainsi que par les trajectoires des dépressions tropicales. Les précipitations sont abondantes et les températures moyennes sont élevées, bien que les extrêmes soient limités par l’influence maritime et l’alizé.
- En saison fraîche, de juin à septembre, la ZCPS se décale vers le nord-est. Les perturbations des régions tempérées remontent vers le nord et se manifestent en Nouvelle-Calédonie par des précipitations et ce qu'on appelle des « coups d’ouest ». Ces épisodes perturbés ponctuent un temps généralement sec et frais avec des températures minimales relativement basses dans certaines régions.
La transition entre ces deux saisons n’est pas toujours évidente à distinguer :
- La saison sèche, d’août à novembre, est le lien entre la saison fraîche et la saison chaude. Cette partie de l’année se caractérise par des précipitations très faibles et par des températures de plus en plus élevées la journée. Les feux de forêt se propagent facilement sur une végétation déshydratée sous l’action d’un alizé renforcé par les brises. Le retour des précipitations est donc très attendu mais il peut être dramatiquement retardé pendant les épisodes El Niño.
- En fin de saison chaude/début de saison fraîche, la température de l’eau de mer est encore chaude et elle peut favoriser la formation d’épisodes pluvio-orageux importants, voire de dépressions subtropicales.
PRECIPITATIONS MENSUELLES (moyennes 1991-2020) |
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Poindimié |
Ouanaham |
Nouméa |
TEMPERATURES MENSUELLES (moyennes 1991-2020) |
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Poindimié |
Ouanaham |
Nouméa |