Bilan établi avec les données disponibles le 05/06/2025 à 09h00
Les heures indiquées dans ce document sont des heures locales Nouvelle-Calédonie.
Stratocumulus stratiformis opacus mamma photographié au service de la météorologie à Nouméa le mercredi 4 juin 2025 à 9h00.
En lien avec la dépression qui s’est creusée sur le nord de la mer de Tasman, une ligne de convergence très active a circulé sur le pays d’ouest en est, entre le mardi 3 juin à 22 h et le mercredi 4 juin à 16 h, provoquant d’importantes précipitations sur la côte Est et le sud de la Grande Terre, un renforcement du vent et une activité électrique intense.
Image satellite Himawari 9 en canal infrarouge, réflectivités radar et impacts de foudre, le mercredi 4 juin à 05h00, montrant l’intensité des pluies et des orages qui ont touché la côte Est et le sud de la Grande Terre, peu avant d’aborder les îles Loyauté.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie
Sur l’ensemble de la période du 3 juin à 22h00 au 4 juin à 15h00, les cumuls totaux de précipitations les plus importants ont été enregistrés sur la côte Est et l’extrême sud de la Grande Terre. Sur les communes comprises entre Yaté et Touho, les cumuls dépassent les 100 mm, avec un maximum de 220 mm enregistrés à Poindimié. Sur l’ensemble de ces communes, les cumuls relevés correspondent à plus d’un mois de juin de précipitations.
Sur la côte Ouest, les cumuls varient entre 30 et 70 mm entre la commune du Mont-Dore et Bourail. À noter que sur la commune de Boulouparis, il est tombé l’équivalent d’un mois de juin de précipitations avec 69 mm enregistrés à la station du même nom. Au nord de Bourail, les cumuls sont globalement inférieurs à 20 mm.
Au passage de la ligne de convergence qui a balayé le pays d’ouest en est, le vent a pu se renforcer ponctuellement sous orages. Il s’est orienté au secteur nord-est à l’avant de cette ligne, au secteur sud-ouest à l’arrière. Nulle part, les rafales n’ont dépassé les 100 km/h. La plus forte d’entre elles a été enregistrée à Nouméa le mercredi à 7h18, avec 87 km/h de secteur sud-sud-ouest. On a également enregistré jusqu’à 74 km/h à Lifou, le mercredi à 10h19, juste à l’avant de la ligne de convergence.
L’épisode pluvieux s’est accompagné d’une activité électrique très intense comme en témoigne la carte ci-dessous : au total, entre le 3 juin à 22h00 et le 4 juin à 16h00, on dénombre 3554 éclairs nuages-sol sur le domaine terrestre de la Nouvelle-Calédonie. Ce sont principalement les communes du sud de la Grande Terre qui y ont été exposées, avec notamment 1835 impacts de foudre sur la seule commune de Thio, 1219 sur Yaté, ou encore 411 sur Canala.
Éclairs nuages-sol détectés entre le 3 juin 2025 à 22h00 et le 4 juin 2025 à 16h00.
Bilan établi avec les données disponibles le 16/04/2025.
Les heures indiquées dans ce document sont des heures locales Nouvelle-Calédonie.
Samedi 12 et dimanche 13 avril, une vaste ceinture anticyclonique est présente au sud du 20ème Sud. En particulier, un anticyclone à plus de 1 030 hPa évolue en mer de Tasman, affaibli par un talweg peu mobile entre le Vanuatu et la Nouvelle-Zélande. Dans le même temps, une zone dépressionnaire s’organise dans le nord-est du Vanuatu. Dimanche en fin de journée, un minimum s’y forme et se creuse tout en descendant vers le sud, le long du Vanuatu, et occasionne de nombreuses averses orageuses sur la zone. Sur la Nouvelle-Calédonie, le temps commence à se dégrader. Dimanche, des noyaux de fortes précipitations arrosent la moitié sud d’Ouvéa. Des cumuls sur 24 heures d’environ 190 mm y sont enregistrés.
Lundi 14 avril, l’anticyclone à 1 027 hPa reste stationnaire sur la mer de Tasman. Le minimum dépressionnaire continue de se creuser tout en se déplaçant vers le sud. Dans la nuit de lundi à mardi, son centre est à 998 hPa et se situe au sud-est de Santo. Il se déplace vers le sud sud-est. Il génère alors sur la façade est de la Nouvelle-Calédonie un fort vent d’Est, tandis qu’un vent de Sud souffle sur la façade ouest. À l’interface entre ces deux flux, se met en place une ligne de convergence entre Boulouparis et Canala à l’origine d’intenses précipitations sur ces communes.
Mardi 15 avril en milieu de journée, l’anticyclone à 1 037 hPa sur la mer de Tasman se décale vers l'Est. La dépression à 996 hPa à l’est de Tanna, continue de se creuser et poursuit son déplacement vers le sud sud-est. Dans la nuit de mardi à mercredi, la dépression atteint le stade de dépression tropicale modérée et est nommée TAM. Vers 23 h, elle évolue à l’est de l’île des Pins, poursuivant sa trajectoire vers le sud sud-est. En Nouvelle-Calédonie, les précipitations faiblissent notablement. Elles concernent surtout le sud-ouest (entre Mont-Dore et La Foa) et le centre-est (entre Canala et Poindimié) de la Grande Terre. Toutefois sur ces zones, les cumuls en 24 heures n’y sont que de l’ordre de 30 à 60 mm.
Mosaïque radar de précipitations du 15/04/2025 02h30, montrant la ligne de convergence à l’origine de fortes précipitations entre Boulouparis et Canala.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie
Mercredi 16 avril au matin, la dépression TAM s’éloigne de la Nouvelle-Calédonie tout en faiblissant. Elle continue d’influencer le temps en Nouvelle-Calédonie : des averses concernent encore la façade ouest, surtout le sud-ouest, et de fortes rafales d’ouest sont observées.
Sur l’ensemble de la période du 12 avril 00h00 au 16 avril 10h00, les cumuls totaux de précipitations les plus importants ont été enregistrés sur la moitié sud de la Grande Terre, en particulier sur les communes de Boulouparis et Canala, ainsi que sur Maré et Ouvéa. À certains endroits, les cumuls mesurés dépassent les cumuls mensuels d’un mois d’avril :
Concernant les cumuls mesurés sur 24 heures glissantes, 2 stations se démarquent :
Cumuls totaux de précipitations enregistrés entre le 12 avril 2025 00h00 et le 16 avril 2025 10h00.
C’est essentiellement au cours du lundi 14 avril que le vent d’Est à Sud-Est a soufflé le plus fort : entre 20 et 40 km/h en vitesse moyenne (voire jusqu’à 70 km/h sur Poingam), et entre 50 et 70 km/h en rafales (voire plus de 90 km/h sur les reliefs). L’anémomètre de Montagne des Sources (Yaté) enregistre la rafale maximale de l’épisode avec 91 km/h, orientée à l’Est, le 15 avril à 01h34. Il enregistre également une rafale d’ouest de 90 km/h le 16 avril à 11h22.
Rafales maximales de vent mesurées entre le 12 avril 2025 00h00 et le 16 avril 2025 13h00.
L’épisode pluvieux s’est accompagné d’une activité orageuse qui a surtout eu lieu entre le dimanche 13 avril 08h00 et le lundi 14 avril 08h00. 144 éclairs nuages-sol ont été détectés sur le domaine terrestre de la Nouvelle-Calédonie au cours de cette période, notamment sur les communes de Lifou, Yaté, Ponérihouen et Koumac.
© Le cri du caiman
Comment les pratiques et savoirs agricoles du Pacifique évoluent-ils dans un monde soumis aux effets des changements climatiques ? Quelles sont les limites et défis actuels et futurs qu'amènent les changements climatiques sur l’agriculture en lien avec la ressource en eau ?
Pour en parler, L’IRD et Météo-France organisent une soirée de médiation scientifique ouverte au grand public autour des ressentis et des stratégies d’adaptation possibles.
Chaque année, le 23 mars marque la journée mondiale de la météorologie. Cette année, l’Organisation Mondiale de la Météorologie a retenu pour thème : « Combler ensemble les lacunes en matière d’alertes précoces », permettant ainsi de faire le point à mi-parcours du projet « Alertes précoces pour tous ».
En 2022, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres, a lancé l’initiative « Alertes précoces pour tous ».
Ce programme a pour but de mettre en place sur l’ensemble de la planète, des systèmes d'alerte précoce (SAP), d'ici à 2027, pour avertir les populations des dangers liés au temps, au climat et à l'eau et ainsi les protéger. À mi-parcours du projet, l’organisation mondiale de la météorologie réalise un point d’étape : Journée météorologique mondiale 2025
La fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les canicules, inondations, sécheresses, incendies et cyclones tropicaux, sont et seront modifiés par le changement climatique.
Pour déterminer comment ces phénomènes vont impacter la région Pacifique, le projet CLIPSSA - Climat du Pacifique, Savoirs Locaux et Stratégies d’Adaptation, a également été lancé en 2022.
Ce projet mené conjointement par l’Agence Française de Développement (AFD), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et Météo-France livrera cette année ses premiers résultats lors d’un workshop scientifique et technique « Comprendre, vulgariser et communiquer sur le changement climatique – CLIPSSA » qui se déroulera à Nouméa du 21 au 27 mars 2025.
À cette occasion, des scientifiques et gestionnaires de Nouvelle-Calédonie, Polynésie Française, Vanuatu et Wallis-et-Futuna se réuniront à l’IRD et à la CPS, avec au programme journées scientifiques et ateliers collaboratifs entre scientifiques et gestionnaires.
Le grand public aura toute sa place durant cet événement avec la soirée : « Pacifique en transition : regards croisés sur le climat » qui aura lieu à la CPS, le mercredi 26 mars à partir de 18h00 (entrée libre et gratuite).
Une table ronde réunira des chercheurs et doctorants issus des sciences humaines et sociales (Maya Leclercq, anthropologue à l’IRD, Samson Jean Marie, doctorant en anthropologie et géographie à l’Ecole Doctorale du Pacifique et à l’Université de Nouvelle-Calédonie/IRD) et des chercheurs et ingénieurs issus des sciences du climat (Dakéga Ragatoa, modélisateur nexus climat/agriculture/eau et Jérémy Guerbette, ingénieur d’études à la Direction Interrégionale de Météo-France en Polynésie Française), afin de partager des résultats scientifiques.
Animée et encadrés par la modératrice Soizic Fleury, cette soirée s’ouvrira avec l’intervention de la jeunesse calédonienne mettant en avant son ressenti sur le changement climatique. S'ensuivront des échanges dynamiques avec le public, invité à participer à un jeu de questions-réponses afin de s’approprier ces nouveaux savoirs. Enfin, des extraits de films sur les effets des changements climatiques seront projetés pour clôturer cette soirée.
⇒Retrouvez plus d'informations sur cette soirée dans l'article : ÉVÉNEMENT - Pacifique en transition : regards croisés sur le climat
Le mois de mars 1975 a débuté avec le passage du cyclone ALISON sur la Grande-Terre. Ce phénomène qui a particulièrement éprouvé la côte Est, fût classé à l’époque dans la liste des cyclones les plus puissants ayant affecté le territoire durant les trente dernières années.
![]() Trajectoire du cyclone tropical ALISON du 4 au 14 mars 1975 © Météo-France Nouvelle-Calédonie |
![]() Trajectoire du cyclone tropical ALISON centrée sur la Nouvelle-Calédonie © Météo-France Nouvelle-Calédonie |
Lundi 3 mars - Une image satellite fait apparaître la mise en place d’un système dépressionnaire. Cette information est confirmée par une observation transmise par un bateau.
Mardi 4 mars à 11h locales - Une dépression de 1 000 hPa est localisée à 15°8 Sud et 171°0 Est.
Mardi 4 mars à 23h locales - Le centre de NANDI nomme le phénomène ALISON.
Mercredi 5 mars entre 5h et 11h locales - Le phénomène tropical ALISON traverse l’archipel du Vanuatu (nommé à l’époque Nouvelles Hébrides). Sa pression au centre est estimée à 985 hPa.
ALISON continue à se renforcer et suit une trajectoire Ouest / Ouest-Sud-Ouest.
Mercredi 5 mars entre 17h et 23h locales - Suite à la réception d’une nouvelle image satellite, l’intensité du phénomène tropical ALISON est réévaluée. ALISON est désormais un cyclone tropical.
Jeudi 6 mars à 23h locales - La trajectoire du phénomène s’incurve vers le Sud.
Vendredi 7 mars à 7h10 locales - Le vol commercial de la compagnie UTA revenant de TOKYO donne des informations sur la position d’ALISON, information confirmée 1 heure plus tard par l’imagerie satellite. La pression du phénomène est alors estimée à 942 hPa avec des vents moyens de 57 m/s (205 km/h).
Vendredi 7 mars entre 17h et 20h locales - Le centre d’ALISON aborde la côte Est à quelques kilomètres à l’Ouest de Touho.
ALISON traverse alors la Grande-Terre suivant une ligne TOUHO / Cap GOULVAIN (Nord de Bourail). Son intensité diminue au passage de la chaîne.
ALISON poursuit sa trajectoire Nord-Sud et s’éloigne du territoire. 24 heures après son passage, le phénomène engendre des vents de secteur Nord-Ouest assez forts. Son intensité diminue très vite.
Dimanche 9 mars à 23h locales - ALISON passe à l’Ouest de NORFOLK.
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En 1975, trois satellites météorologiques couvraient la zone du Pacifique Sud-Ouest. Ces satellites américains : ESSA8, NOAA 3 et NOAA 4 étaient des satellites défilants. Ils passaient toutes les 12h au-dessus du territoire et les trois passaient quasiment en même temps.
Le service de la météorologie disposait donc que de deux images satellites par jour : le matin entre 8 et 11h et le soir entre 20h et 23h.
Dans la région de Touho, le passage du phénomène ALISON a été marquant par la puissance de ses vents. Les retours de terrain relatent des rafales allant jusqu'à 200 km/h. Mais malheureusement, nous ne disposons pas de mesure exacte validant les estimations de la population locale. En effet, l'anémomètre de Touho avait à l'époque un cadran gradué jusqu'à 100 kt (187 km/h). Durant le passage du phénomène, l'aiguille de l'appareil est restée bloquée au maximum et la seule certitude que nous avons et la présence d'une pointe de vent au moins égal à 187 km/h.
Le passage du phénomène ALISON a été accompagné pas de fortes précipitations, notamment durant la journée du 7 mars. Les observations de l'époque font état des cumuls suivants :
À postériori, des cartes géo-spatialisées de précipitations ont été réalisées pour la période du 6 au 8 mars 1975 :
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À la suite du passage d'Alison, le service météorologique a diffusé un questionnaire sur l'ensemble du territoire, afin de recueillir à la fois des informations sur le phénomène (force du vent, pression, etc.) mais aussi des informations sur ses impacts.
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Questionnaire diffusé par le service de la Météorologie - retour de la commune de Touho |
Deux zones ont été particulièrement touchées par le phénomène : la côte Est et le Sud-Ouest de la Grande-Terre :
Les précipitations n'ont pas épargné la côte Ouest, détruisant en partie les cultures et provoquant des inondations.
![]() Les Nouvelles-Calédoniennes - 09 mars 1975 |
![]() La France Australe - 10 mars 1975 |