Bilan établi avec les données disponibles le 01/10/2024.
Les heures indiquées sont les heures de Nouvelle-Calédonie.
À partir du samedi 28 septembre, un flux de nord-est apporte sur la Nouvelle-Calédonie et en mer de Corail un air chaud et humide. Dans ces conditions, le dimanche 29 septembre 2024, une dépression subtropicale se forme au large de Brisbane et remonte vers Chesterfield en se comblant lundi. À l’avant de cette dépression, une bande pluvio-orageuse circule d’ouest en est (illustration 1). Dans la nuit du 29 au 30 septembre, elle traverse la Grande Terre, apportant des averses orageuses et des rafales de vent sur le sud-est de la Grande Terre, plus particulièrement l’extrême sud (illustration 2). L’axe, se déplaçant vers l’est, concerne ensuite au cours de la journée du 30 septembre les îles Loyauté (illustration 3).
Image satellite infra-rouge HIMAWARI-9 et impacts de foudre du 29/09/2024 15h40.
Image satellite infra-rouge HIMAWARI-9 et impacts de foudre du 30/09/2024 00h00.
Image satellite infra-rouge HIMAWARI-9 et impacts de foudre du 30/09/2024 10h30.
Sur l’ensemble de l’épisode, de fortes précipitations ayant entraîné plus de 100 mm de cumul ont concerné les communes du Mont-Dore et de Yaté. C’est plus précisément sur l’extrême sud de Yaté que les précipitations ont été les plus abondantes, avec entre 150 et 200 mm de cumuls relevés. La station Goro Ancienne Pépinière (station PRNC) enregistre un cumul total maximal de 197 mm. Les îles Loyauté, l’île des Pins et Thio ont enregistré entre 50 et 100 mm de précipitations. Sur les communes de Ponérihouen, Bourail, Boulouparis et Dumbéa, les pluviomètres ont mesuré entre 20 et 50 mm. Partout ailleurs, les quantités mesurées sont inférieures à 20 mm. Elles sont même nulles à quasiment nulles (cumuls inférieurs à 1 mm) sur Bélep, l’extrême nord de la Grande Terre et sur le nord-ouest entre Poya et Koumac.
Sur Yaté, les précipitations ont également atteint des pics d’intensité remarquables à la station Goro Ancienne Pépinière (station PRNC). Sur une durée de 6 heures, dans la nuit du 29 au 30 septembre entre 22h24 et 04h24, il est tombé 174,4 mm. Au cours des 27 dernières années de mesure, la station compte ne compte que 8 épisodes ayant engendré des cumuls supérieurs à cette valeur. Toutefois, si cette valeur est remarquable, elle reste éloignée du record de cumul en 6 heures à cette station qui est de 335,8 mm mesurés le 16/07/2003.
Le vent de Nord-Est à Sud-Est a soufflé en rafales à environ 40–50 km/h sur la moitié nord du pays. Ailleurs, sur les îles Loyauté et la moitié sud du pays, il a soufflé entre 50 et 70 km/h environ. La rafale maximale a été mesurée à Montagne des Sources avec 72 km/h.
A l’entrée dans la saison sèche (septembre-novembre), le territoire se trouve déjà en situation de sécheresse. Températures élevées, déficit pluviométrique et alizé sec expliquent cette situation :
À l’échelle du Pacifique, le phénomène ENSO se trouve actuellement en phase neutre. Mais de forts signaux climatiques avant-coureurs montrent qu’un nouvel épisode La Niña est imminent. Ce dernier devrait être de fiable intensité et devrait durer jusqu’au trimestre jan.-fév.-mars 2025.
L'installation de La Niña devrait entraîner sur le territoire :
Cliquez sur l'image pour l'agrandir |
Depuis le mois de juin, en raison d'une situation ENSO neutre et du fait du réchauffement climatique, les températures ont été supérieures aux normales sur l'ensemble du territoire.
Températures mensuelles en Nouvelle-Calédonie du 1er mai au 24 septembre 2024
Juin 2024 |
Juillet 2024 |
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Août 2024 |
Septembre 2024 |
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Anomalies de températures nocturnes en Nouvelle-Calédonie entre juin et septembre 2024 |
En août, entre le 17 et le 19, 9 stations battent leurs records de températures maximales.
La Ouenghi : 33°C | Népoui : 31,1°C | Ouloup : 29,3°C |
Bourail : 32,3°C | Koumac : 30,9°C | Ouanaham : 28,9°C |
Pocquereux : 32°C | Nessadiou : 30,3°C | Chesterfield : 27,5°C |
Sur la période allant d’avril à septembre, l’ensemble des mois sont déficitaires à l’exception du mois de juillet. En cumulé sur ces 6 mois, ce déficit atteint -40 % (record de rang 6 depuis 1955).
Tout le pays est concerné. La côte nord-ouest est la plus touchée, avec des durées de retour de sécheresse supérieures à 15 ans à Koumac, Kaala-Gomen et Koné, et supérieures à 40 ans à Poum.
Déficits pluviométriques par région du 1er avril au 24 septembre 2024
Répartition (en nombre de jours) des types de temps en Nouvelle-Calédonie du 1er août au 25 septembre 2024 (bleu) comparée à la normale 1991-2020 (orange)
Les mois d'août et septembre ont été marqués par une omniprésence de l'alizé : 44 jours d'alizés secs du 1er au 25 septembre, soit 30% d'alizé sec supplémentaire par rapport à la normale 1991-2020.
Anomalies des vents de surface, le long de l’équateur, en août 2024
Source : IRI, International Research Institute for Climate and Society (https://iri.columbia.edu/)
Anomalies de température de surface de l’océan en août 2024
Source Mercator Océan (https://www.mercator-ocean.eu/)
Mais pour autant, La Niña n'est pas encore en place : en août 2024, l’anomalie de température de surface de l’océan dans la boîte Niño 3.4 a atteint -0,1°C, ce qui correspond toujours à des conditions neutres.
A noter que l'anomalie de précipitations habituellement observée durant un épisaode La Niña n'est pas encore en place, ce qui explique l'absence de pluies en Nouvelle-Calédonie.
Avec une probabilité de 71 %, La Niña devrait se mettre en place au cours du trimestre sept.-oct.-nov.
Cet épisode devrait être de faible intensité et durer jusqu’au trimestre jan.-fév.-mars 2025.
L’effet « réchauffant » dû à La Niña, cumulé à celui du changement climatique devrait entraîner des températures supérieures aux valeurs de saison, d’au moins +1,0°C (probabilité : 85%) en moyenne trimestrielle, entre octobre 2024 et février 2025.
Prévision probabiliste des anomalies de pluie pour le mois d’octobre 2024.
Source : ARPEGE S8 Météo-France
Côté précipitations, le mois d'octobre devrait être le mois de transition entre les mois secs passés et les mois humides attendus en fin d’année. Dans ce contexte, il est difficile de qualifier les cumuls de précipitations car aucun scénario n'est privilégié : ni plus sec, ni plus humide.
Prévision probabiliste des anomalies de pluie au cours des trimestres Oct/Nov/Déc et Déc/Jan/Fév
Source : C3S multi-sytem
La fin d’année 2024 et le début de la saison chaude 2024- 2025 devraient connaître des pluies supérieures aux normales saisonnières (probabilité de 60 %).
Mais, dû fait d'un épisode La Niña de faible intensité, les pluies devraient être de moindre ampleur que celles mesurées lors du triple épisode La Niña 2020-2023.
Moyennes trimestrielles des anomalies de pluies (en %) lors des épisodes La Nina modérés ou fort (couleur bleue) ou lors des épisodes La Niña faibles (couleur orange), centrées autour du maximum d'intensité de La Niña (trimestre 0). Période de calcul : 1965 - 2023
Statistique des "La Niña" passées | |
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+40 % de pluies en moyenne lors des épisodes La Niña modérés ou forts | +15 % de pluies en moyenne lors des épisodes La Niña faibles. |
Bilan établi à partir des données disponibles le 15 juillet 2024
Le jeudi 11 juillet au matin, un puissant anticyclone positionné sur l’île du sud de la Nouvelle-Zélande pilote un alizé d’Est assez fort sur la Nouvelle-Calédonie. Au même moment, un axe de basses pressions (thalweg) se renforce en mer de Corail. En son sein, une ligne de convergence se forme et un minimum dépressionnaire apparaît. Au cours de la journée du 11, cet axe dépressionnaire orienté nord-sud se déplace vers l’est, en direction de la Nouvelle-Calédonie. Il aborde le pays en début d’après-midi. Actif sur le nord-est de la Grande Terre uniquement, il y apporte les premières averses orageuses, en particulier sur la commune de Hienghène. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la ligne de convergence poursuit lentement son déplacement vers l’est. Ce n’est qu’au cours de la matinée du vendredi 12 juillet que son cortège d’averses, de rafales de vents et d’orages s’abat sur l’extrême sud et le sud-est de la Grande Terre, notamment Yaté (illustration 1). Et c’est en fin d’après-midi jusqu’en début de nuit, sur l’île de Maré que cet axe pluvio-orageux finira de déverser ses intenses précipitations (illustration 2).
Illustration 1 : Image satellite infrarouge en composition colorée d’HIMAWARI-8, lame d’eau radar sur 3 heures et impacts de foudre sur 3 heures du jeudi 11 juillet à 10 h00 loc, montrant les fortes précipitations sur Yaté.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie
Illustration 2 : Image satellite infrarouge en composition colorée d’HIMAWARI-8, lame d’eau radar sur 3 heures et impacts de foudre sur 3 heures du vendredi 12 juillet à 19 h00 loc, montrant les fortes précipitations sur Maré.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie
Les plus fortes précipitations ont été mesurées sur les communes de Hienghène, Poindimié, Ponérihouen, Mont-Dore, Yaté, Thio, l’île des Pins et Maré. Sur ces communes, les cumuls totaux enregistrés en 3 jours, entre le 11 et le 13 juillet sont supérieurs à 100 mm. Les communes de Yaté et de Maré se démarquent avec des cumuls totaux atteignant respectivement 249 mm et 267 mm.
Sur les communes de Poindimié, Ponérihouen, Hienghène, Yaté et l’île des Pins, il est tombé l’équivalent d’un mois à un mois et demi de pluie d’un mois de juillet habituel. Sur Maré, la station de La Roche enregistre l’équivalent de presque 2,5 mois de précipitations.
Illustration 3 : Cumuls totaux de précipitations mesurés entre 11 et le 13 juillet 2024.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.
Sur Yaté, l’île des Pins et Maré, les précipitations se sont également illustrées par leur remarquable intensité :
Ces intensités pluviométriques sont notables, car ces cumuls de pluie mesurés sur une durée de 1 à 3 heures correspondent à ce que ces 3 stations enregistrent habituellement durant tout un mois de juillet. Toutefois, au cours des 30 dernières années, ces 3 stations ont déjà mesuré des intensités bien plus élevées. A Moué, cela s’est produit une fois, le 4 mai 2021 avec un cumul en 1 heure de 85,3 mm ; à Yaté, cela est arrivé à 4 reprises (avec au maximum 186,7 mm en 3 heures le 25 décembre 2011) et à La Roche, cela s’est produit 2 fois (avec au maximum 257,8 mm en 3 heures le 23 février 2000).
Au passage de la ligne de convergence, les stations ont enregistré des rafales maximales comprises entre 60 et 80 km/h pour la plupart. La station située à Montagne des Sources a enregistré la valeur maximale pour l’épisode de 110 km/h (59 kt), le jeudi 11 juillet à 20h14.
Illustration 4 : Rafales maximales de vent mesurées entre 11 et le 13 juillet 2024.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.
Bilan effectué avec les données disponibles le 22 juillet 2024
Jeudi 18 juillet, en milieu de journée, une ligne de convergence se positionne sur les îles Loyauté. Elle engendre jusqu’en début de nuit de fortes averses sur Lifou et surtout sur Maré. Les rafales de vent atteignent 65 km/h à Maré.
Image satellite en composée colorée, impacts de foudre sur 30 min et lame d’eau radar sur 1h du jeudi 18 juillet 2024 à 22h30 loc., montrant les précipitations engendrées par la ligne de convergence sur les Loyauté.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.
Au cours de cet épisode du 18 juillet, seules les îles de Lifou et de Maré enregistrent un cumul supérieur à 100 mm. Les précipitations ont lieu entre 8h00 et 22h00. Au total, la station de Tadine à Maré recueille un cumul de précipitations de 218,9 mm et la station de Mou à Lifou enregistre 116,2 mm.
Pour Tadine, cette quantité d’eau correspond à plus de 2 mois de juillet de précipitations et s’ajoute, pour mémoire, aux 144 mm déjà recueillis en 3 jours entre le 11 et le 13 juillet. À eux seuls, ces 2 épisodes pluvieux ont donc déjà engendré des cumuls de précipitations équivalents à presque 4 mois de pluie. Au 22 juillet 2024, le cumul mensuel provisoire de juillet 2024 à Tadine est de 392 mm. Pour autant, Tadine a déjà connu des cumuls supérieurs : 586,6 mm en juillet 2003 et 419,7 mm en juillet 1952.
Toujours à Tadine, les averses ont été particulièrement intenses par moments. En 1 heure, entre 16h42 et 17h42, il est tombé 92,5 mm. Une telle intensité horaire de précipitations n’a été dépassée que deux fois depuis le début des mesures en 1993 : le 9 avril 1993 avec 123,4 mm en 1 heure et le 10 mars 1998 avec 101,5 mm en 1 heure.
Le jeudi 18 juillet après-midi, un front froid présent entre la mer de Tasman et la mer de Corail se déplace vers le nord-est en direction de la Nouvelle-Calédonie. Il traverse le pays entre la deuxième partie de nuit de jeudi à vendredi et la fin de la journée de vendredi. Sur son passage, les précipitations sont plutôt faibles (jusqu’à 37,6 mm au total à La Tontouta), mais il dirige un vent d’ouest qui se renforce sur l’ensemble du pays provoquant un « coup d’ouest »1.
Le vent a soufflé de secteur ouest et s’est renforcé durant une grande partie de la journée de vendredi entre 5h00 et 16h00 environ. C’est sur la moitié sud de la Grande Terre que les vitesses les plus élevées sont mesurées : le vent moyen y a soufflé avec une vitesse maximale de l’ordre de 30 kt (55 km/h environ) à 40 kt (70 km/h environ) et les rafales maximales ont dépassé les 55 kt (100 km/h) sur les reliefs du sud et le sud de la côte Est. La station de Montagne des Sources (Yaté) a enregistré une rafale maximale de 70 kt (129 km/h) à 08h53. Il s’agit d’une valeur sans précédent à cette station pour un mois de juillet.
Rafales maximales de vent (en km/h) enregistrées le vendredi 19 juillet 2024.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.
Bilan établi avec les données disponibles le 26 avril.
Toutes les heures sont données en heures locales de Nouvelle-Calédonie.
Du 21 au 24 avril 2024, la Nouvelle-Calédonie se trouve sous l’influence d’une masse d’air tropicale instable et orageuse venue du Nord.
Carte d’analyse du 21 avril 2024 à 23 h loc.
(lien vers le guide des symboles de la carte d’analyse)
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie
Dans ce contexte, une succession d’amas nuageux porteurs d’averses traversent le pays d’ouest en est au cours de ces 4 journées. Les premières d’entre elles éclatent sur l’extrême nord de la Grande Terre et les îles Loyauté dès le dimanche 21 au matin, avant de se dissiper en journée. Dans la nuit du dimanche au lundi, une deuxième salve de pluies traverse le pays d’ouest en est, n’épargnant aucune commune cette fois-ci. Le mardi 23 à nouveau, un amas orageux aborde la Grande Terre par le nord-ouest puis circule sur l’ensemble du pays. Enfin, c’est dans la nuit du 23 au 24 et jusqu’en matinée, que se forment les dernières averses, touchant principalement l’extrême sud de la Grande Terre.
Image en composition colorée du satellite Himawari 9, réflectivité radar et impacts de foudre,
le dimanche 21 avril 2024 à 23h00 loc
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie
Image en composition colorée du satellite Himawari 9, réflectivité radar et impacts de foudre,
le mercredi 24 avril 2024 à 06h00 loc
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie
Les cumuls totaux de précipitations mesurés du 21 au 24 avril sont compris entre 14,8 mm à Bouraké sur la commune de Boulouparis et 472,5 mm à Goro Ancienne Pépinière (station PRNC) sur la commune de Yaté. Les précipitations, parfois abondantes, ont concerné tout le pays, en particulier :
Les précipitations les plus intenses ont majoritairement été mesurées dans la nuit du 21 au 22, notamment :
Cumuls de précipitations mesurés du 21 au 24 avril 2024.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.
Le vent a régulièrement soufflé avec une force supérieure à 15 kt sur l’ensemble du territoire. Des rafales supérieures à 80 km/h ont été mesurées à Boulouparis, Yaté, Nouméa, Ouvéa, Poum, Thio et Touho. La rafale la plus forte enregistrée est de 99 km/h, elle a été mesurée à Thio dans la nuit du 22 au 23.
Rafales maximales mesurées entre le 21 et le 24 avril 2024.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.
Au cours de la période du 21 au 24 avril, on dénombre sur la Nouvelle-Calédonie et ses abords (limite définie par le rectangle noir sur la carte de l’illustration 6), 5536 éclairs, observés majoritairement dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22, mais seuls 44 d’entre eux ont touché le domaine terrestre au cours de ces 4 jours, principalement sur le nord de la Grande Terre.
Nombre d’éclairs enregistrés par le réseau de détection de la foudre de la Nouvelle-Calédonie entre le 21 et le 24 avril 2024.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.