Le vent
Un alizé mi-figue, mi-raisin
Bilan annuel
L’alizé est le régime de vent dominant toute l’année en Nouvelle-Calédonie. Il correspond aux vents supérieurs ou égaux à 10 nœuds dont la direction est comprise entre les secteurs 80° (ENE) et 140 ° (SE). Les mesures réalisées au Phare Amédée permettent de bien mettre en évidence l’alizé car, de petite taille et situé à une vingtaine de kilomètres des côtes, l’îlot est peu soumis aux vents générés par les effets locaux (relief, brises de mer, etc.).
Tout comme en 2013, l'alizé a été dans l'ensemble un peu plus présent qu'à l'accoutumée en 2014. En effet, la figure 23 met en évidence qu'au phare Amédée, ces vents ont représenté un peu plus de 61 % des observations horaires, ce qui représente 223 jours environ, soit presque 6 % de plus que la fréquence normale (environ 210 jours, période 1990-2013)
Les alizés observés au phare Amédée ont soufflé à une vitesse moyenne proche de 13 kt, ce qui est conforme à la moyenne 1990-2013. En revanche, concernant leurs orientations prédominantes, les situations ont plutôt favorisé la direction SE (entre 120 ° et 140 °), au détriment des directions E et ENE (entre 80 ° et 110 °) qui se sont révélées moins fréquentes que d’habitude.

Figure 23 : Roses des vents élaborées à partir des mesures horaires à 10 mètres, moyennées sur 10 minutes. A gauche, rose des vents pour l’année 2014. A droite, rose des vents pour la période 1990-2013. La direction indiquée est celle d’où vient le vent. Les vitesses sont réparties en 3 classes et sont exprimées en noeuds.
Si on analyse pour chaque mois la fréquence des vents moyens horaires inférieurs à 10 kt au Phare Amédée, on constate que 2014 était moins propice aux sorties en bateau à moteur ou à la plage qu’habituellement. En effet, par rapport à la moyenne 1990-2013, l’anémomètre a enregistré 16 % de vents inférieurs à 10 kt en moins. A Nouméa, ce pourcentage se réduit à 11 %.
A Nouméa, février et septembre 2014 sont les mois les plus propices à ces activités : on y comptabilise respectivement 11 % et 13 % de vents inférieurs à 10 kt de plus qu’habituellement. A l’opposé, les mois de janvier et mars présentent les plus faibles proportions de vents inférieurs à 10 kt. Au Phare Amédée, janvier compte 2 jours de vent calme au lieu de 8 et mars, 1 seule journée au lieu de 9 habituellement !
Au vu de ces premières analyses, nous pourrions en déduire que 2014 était plutôt une année favorable aux amateurs de voile. Pour cela, examinons les fréquences des vents moyens horaires supérieurs à 15 kt. Au Phare Amédée, sur l’ensemble de l’année 2014, on comptabilise 157 jours de vents moyens supérieurs à 15 kt contre 159 jours en moyenne entre 1990 et 2013. On s’aperçoit donc que, même si le vent moyen n’était pas aussi calme qu’attendu, il n’était pas non plus particulièrement vigoureux et propice à la voile ! Sur la capitale, les fréquences observées sont un peu plus défavorables : on dénombre 60 jours de vent soutenu au lieu de 67. L’examen mois par mois confirme en revanche la vigueur des vents des mois de janvier et mars, mais également de mai.
Au fil des mois, un alizé capricieux
L’évolution mois par mois
Au cours d'une année, le régime d'alizé est très largement prépondérant de janvier à avril, ainsi que d’octobre à décembre, comme l'illustre la moyenne 1990-2013 en figure 24. En 2014, les alizés se montrent capricieux et présentent, mois après mois, des variations de vitesse en dents de scie.
2014 débute avec un premier trimestre fort contrasté. En effet, janvier et mars sont les mois les plus soumis au souffle des alizés en 2014. Sous l’influence d’un anticyclone sur la mer de Tasman particulièrement actif, les alizés sont présents dans environ 90 % des cas, soit entre 20 et 25 % de plus que la fréquence habituelle. A l’inverse, l’affaiblissement de l’anticyclone de la mer de Tasman ainsi que des passages dépressionnaires (dont Edna) en février entraînent un fléchissement des alizés. Leur fréquence descend à 50 % au lieu des 73 % habituels.
En avril, mai et juin, les alizés sont en moyenne dominants et leur présence est proche de la normale. En juillet, les dépressions d’origine subtropicale, plus nombreuses qu’à l’accoutumée, sont venues contrarier le courant d’alizé en occasionnant sur le pays de fréquents courants d’ouest. Mais en moyenne, le vent s’est montré légèrement plus faible que la normale durant ce mois. En août, les alizés regagnent du souffle grâce à l’anticyclone de la mer de Tasman qui reprend de l’activité. Mais en septembre, cette activité est contrariée par quelques descentes de masses d’air d’origine tropicale, rendant ponctuellement le vent variable. La fréquence des alizés diminue ainsi de moitié par rapport à la moyenne 1990-2013.
Les alizés finissent l’année en beauté, au grand dam des amoureux de la mer d’huile ! La fréquence des alizés est en effet proche de la normale d’octobre à décembre.
Figure 24 : Fréquences mensuelles des alizés durant l’année 2014 et sur la période 1990-2013,
calculées au phare Amédée à partir des données de vent moyens horaires.
Les vents les plus violents de l’année 2014 ont soufflé lors du passage de la dépression tropicale modérée June. C’est le 18 janvier que June passe au plus près de la Grande Terre, engendrant par conséquent les rafales les plus fortes. L’anémomètre de Montagne des Sources enregistre la rafale la plus forte de l’année, d’une valeur de 156 km/h et de secteur nord. C’est à peine 3 km/h de plus que la rafale la plus forte de l’année 2013, engendrée par la dépression tropicale modérée Freda.
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