L’activité électrique
En raison de leur grande extension verticale, les cumulonimbus sont les seuls nuages capables de générer des décharges électriques. Quand elles se produisent à l’intérieur du nuage, ces décharges sont appelées « éclairs intra-nuage ». Moins fréquente mais plus connue, la foudre est la manifestation tonitruante d’une décharge entre le nuage et la surface terrestre (ou marine). Pour mieux appréhender ces phénomènes potentiellement dangereux, la Nouvelle-Calédonie s’est dotée depuis novembre 2013 d’un réseau de détection des éclairs nuage-sol et intra-nuage.{slider
Bilan de l’activité électrique en Nouvelle-Calédonie en 2014
En 2014, ce sont au total 74 400 éclairs environ qui ont été détectés sur le domaine de la Nouvelle-Calédonie (fig. 14), soit une densité moyenne de 0,8 éclairs par km² et par an. Tout les éclairs détectés n’ont pas atteint le sol, loin de là : seulement 4 éclairs enregistrés sur 10 ont frappé la surface. Dans l’année, on a dénombré 68 jours au cours desquels au moins un éclair (nuage-sol ou intra-nuage) a affecté le domaine. Les mois les plus chauds, c’est-à-dire janvier, février, mars et décembre, concentrent 93 % de l’activité électrique annuelle, avec une très forte proportion (80 %) pour le mois de décembre (fig. 15). En saison fraîche, de juin à août, l’activité électrique s’est avérée très réduite : seulement 200 éclairs détectés, soit un peu plus de 0,3 % du total annuel.
![]() Figure 14 : Domaine de la Nouvelle-Calédonie. |
![]() Figure 15 : Nombre d’éclairs détectés sur le domaine de la Nouvelle-Calédonie en 2014. |
Les mois de janvier et décembre comptent tous deux 17 journées d’orages (fig. 17). Ce sont toutefois les orages du mois de décembre qui ont été les plus prolifiques puisqu’ils ont généré environ 15 fois plus d’éclairs que ceux de janvier. Les éclairs ont également été plus violents en décembre avec des courants d’intensité bien supérieure à 15 000 ampères.
Sur la figure 16, le nombre d’éclairs enregistrés en 2014 est représenté sous forme de bulles pour chaque jour et chaque mois de l’année. On remarque ainsi que les dépressions tropicales June et Edna n’ont paradoxalement produit qu’une très faible partie des orages de l’année. En fait, on s’aperçoit qu’en 2014, ce sont surtout les situations dites de « courant d’est » qui ont généré le plus grand nombre d’éclairs. Toutefois, même si les dépressions tropicales n’ont pas joué un rôle prépondérant dans la survenue des éclairs, elles ont produit les plus intenses. En effet, les courants électriques les plus forts ont été mesurés entre le 4 et le 5 février lors du passage d’Edna, avec une intensité supérieure à 50 000 ampères.
Répartition spatiale des éclairs
La figure 18 représente pour l’année 2014 le nombre d’arcs électriques détectés sur un ensemble de carrés de 10 km de côté. On constate tout d’abord qu’en 2014 les foyers qui concentrent l’essentiel de l’activité électrique sont localisés en mer, entre la Grande Terre et les Loyauté, ainsi qu’au large de Bourail. Sur terre, l’activité électrique a concerné toutes les communes de la Nouvelle-Calédonie, à l’exception de Poum et Bélep, où le nombre d’arcs électriques détectés cette année est quasiment nul (fig. 18).
Les densités les plus élevées sont relevées sur les communes de Hienghène, Canala et Thio, ainsi qu’à Lifou et Ouvéa. De l’autre côte de la Grande Terre, ce sont sur les communes de La Foa et de Boulouparis que l’on remarque les densités les plus élevées.
Figure 18 : Nombre d’arcs électriques dénombrés en 2014 sur une grille de mailles 10 km × 10 km.
Zoom sur l’activité orageuse du 15 décembre 2014
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