Changement climatique
Evolution des températures minimales et maximales calculée sur 1970-2009 (40 ans)
Comment les températures ont-elles évolué ?
La carte ci-dessus présente l'évolution des températures minimales (Tn) et des températures maximales (Tx) observées en différents endroits de la Nouvelle-Calédonie au cours des quarante dernières années.
Toutes les stations de notre réseau de mesures ne nous permettent pas d'apprécier précisément l'évolution passée du climat calédonien et d'en calculer les tendances : la période de mesures doit être suffisamment longue (40 ans) ; les données doivent être complètes et de bonne qualité.
Nos calculs montrent que les tendances observées sur les températures minimales et maximales sont positives, ce qui traduit le fait que le climat calédonien s'est réchauffé au cours des quarante dernières années : l'augmentation est estimée à + 1,2 °C pour les minimales et + 0,9 °C pour les maximales en 40 ans. Des tests statistiques indiquent que cette tendance est significative, c'est-à-dire qu'elle se distingue de la variabilité d'une année sur l'autre. On remarque aussi que ce changement est quasiment uniforme à l'échelle de la Nouvelle Calédonie : on ne peut pas raisonnablement affirmer que telle partie du Pays s'est réchauffée plus vite que les autres.
Ces estimations sont corroborées par les différentes observations mises en exergue dans le dernier rapport du Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat Il est donc très probable que la cause principale du réchauffement du climat calédonien au cours des quarante dernières années soit l'augmentation globale de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
Notre travail n'est pas terminé puisque de nombreuses données, vieilles de 150 ans, et archivées dans nos locaux, sont en attente de digitalisation pour être intégrées dans la base de données de Météo-France. Ce travail laborieux, mais ô combien nécessaire, nous permettra par la suite d'évaluer l'évolution du climat calédonien sur une plus longue période et d'analyser les causes de ces variations.
Comment les précipitations ont-elles évolué ?
Si aucune carte n’est présentée pour illustrer les variations des précipitations au cours des dernières décennies, c’est parce que nos calculs n’ont pas mis en évidence de tendance significative sur le régime des pluies : aucune région ne s’est humidifiée ou asséchée en moyenne au cours des 50 dernières années.
Comment sont évaluées ces tendances ?
Pour mettre en évidence les tendances climatiques passées, les climatologues de Météo-France disposent de longues séries de données de températures et de précipitations mesurées en plusieurs endroits de la Nouvelle-Calédonie par un réseau de stations automatiques et d’observateurs volontaires. Sur la période 1961-2008, on dénombre environ une trentaine de postes pluviométriques et une quinzaine de points de mesures pour les températures pour la période 1970-2009.
Bien que nos contrôles quotidiens nous permettent de disposer de données très fiables, des déplacements de postes (suivant l'altitude par exemple), des changements de capteurs ou des modifications brutales dans l’environnement de la station (comme la construction d’un parking à proximité d’une sonde de température !) peuvent induire des discontinuités artificielles (extra-climatiques) dans les séries de données qui sont du même ordre de grandeurs que les variations climatiques que l’on cherche à mettre en évidence.
Pour débarrasser ces jeux de données de ces artefacts, la Division Climatologie du service météo de la Nouvelle-Calédonie a recours à une méthode d'homogénéisation, appelée PRODIGE, fruit de plusieurs années de recherche de la part des statisticiens de Météo-France. Les données de la carte ci-dessus sont les résultats de l’utilisation de cette méthode.
Pourquoi évaluer ces tendances ?
Ces séries de températures et de précipitations servent de base aux études de Météo-France et de ses partenaires scientifiques pour étudier les différentes sources de variabilité du climat calédonien et permettre d'esquisser des projections climatiques pour la Nouvelle-Calédonie à l’horizon 2050-2100.