Une saison cyclonique à risque « normal »
Dans le bassin Pacifique Sud-Ouest, la saison cyclonique débute le 1er novembre et se termine le 30 avril, avec un pic d'activité de janvier à mars. En dehors de cette période, le risque cyclonique n'est pas nul, mais il est relativement faible, on peut à titre d'exemple se souvenir récemment du baptême de la dépression tropicale modérée Raquel le 1er juillet 2015.
Située à proximité du « cœur de la zone d'activité cyclonique maximale », la Nouvelle-Calédonie est particulièrement exposée, le risque cyclonique étant généralement inférieur pour les îles de Wallis-et-Futuna (cf. figure n°1).
Figure n°1 : nombre total par hexagone de dépressions tropicales fortes et cyclones tropicaux
(vent moyen > 47 nœuds) observés pendant 38 saisons de 1977 à 2015.
Les saisons cycloniques se suivent mais ne se ressemblent pas. Elles sont plus ou moins actives en fonction de certains paramètres météorologiques comme la température de l'océan, l'humidité de l'atmosphère ou encore les vents en altitude. La répartition géographique ou spatiale des phénomènes dans le bassin Pacifique Sud-Ouest est également sensible à l'influence des oscillations australes du phénomène El Niño / La Niña. Pour la saison 2016-2017, les spécialistes s'accordent pour annoncer une phase neutre ou une phase La Niña faible. Dans ces conditions, l'activité cyclonique devrait être proche d'une saison classique pendant laquelle on observe en moyenne, entre 3 et 4 phénomènes tropicaux dans la zone d'alerte de Nouvelle-Calédonie dont près de la moitié atteignent le stade de cyclone tropical. Sur la zone d'avertissement de Wallis-et-Futuna, l'activité devrait être plus faible avec en moyenne 1 à 2 phénomènes tropicaux (cf. tableau ci-dessous).
Nombre moyen de phénomènes tropicaux par saison (période 1977-2015)
Zone | Cyclone tropical | Dépression tropicale forte |
dépression tropicale modérée |
Total |
Pacifique Sud-Ouest | 3.9 | 2.7 | 3.1 | 9.7 |
Zone Nouvelle-Calédonie | 1.6 | 0.8 | 0.9 | 3.3 |
Zone Wallis-et-Futuna | 0.7 | 0.3 | 0.7 | 1.7 |
Cependant, les phénomènes cycloniques sont des phénomènes rares et extrêmes pour lesquels il faut considérer les statistiques avec précaution. Il est toujours très difficile de prévoir l'intensité d'une saison cyclonique, et notamment sur de petits domaines comme ceux de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna, les trajectoires des phénomènes étant très erratiques dans le bassin Pacifique Sud-Ouest.
Plus généralement, on retiendra que le risque cyclonique existe tous les ans sur nos régions, et plus particulièrement pour la Nouvelle-Calédonie.
Missions et production de Météo-France
Les cyclones représentent un danger météorologique majeur et une des missions fondamentales de Météo-France est de réaliser le suivi des phénomènes cycloniques sur les régions de Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna. Ce suivi permet à Météo-France, d'informer la population de la nature des phénomènes et de leurs évolutions, et d'assurer un rôle d'expert auprès des autorités locales.
Les prévisionnistes suivent tous les phénomènes cycloniques se formant ou évoluant dans les zones d'avertissement de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna, ou à proximité (cf. figure n°2 ci-dessous).
Figure n°2 : description des zones d'avertissement
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Pour un risque prévu à moyenne échéance (4 à 7 jours) : une information sur l'activité cyclonique et son évolution prévue sur nos régions est diffusée via des articles dans la rubrique actualités sur le site web de Météo-France
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Pour un risque prévu à courte échéance (< 4 jours) : une production plus complète comprenant des cartes de trajectoires (cf. figure n°3) et des bulletins d'informations cycloniques. Ces bulletins renseignent sur le phénomène en cours (sa position, son intensité et son déplacement, son évolution attendue pour les 24 prochaines heures) ainsi que sur les conditions météorologiques prévues sur les régions concernées (pluie, vent et houle).
Figure n°3 : exemple d'une carte de trajectoire réalisée pour le cyclone tropical AMOS
Météo-France assure également un rôle d'expert auprès des autorités locales en charge de la gestion des alertes cycloniques.
En Nouvelle-Calédonie, cela se traduit par une étroite collaboration avec la DSCGR (Direction de la Sécurité Civile et de la Gestion des Risques).
À Wallis-et-Futuna, l'assistance de Météo-France est destinée au Préfet, chef de l'ADSUP (Administration Supérieure de Wallis-et-Futuna).