Bilan établi avec les données disponibles au 1er septembre 2023
De mai à août 2023, le territoire a connu une saison fraîche particulièrement sèche et froide.
- En termes de pluviométrie, le déficit a été remarquable entre mai et juillet (– 74 %), plaçant ainsi le trimestre mai-juin-juillet 2023 au 2ᵉ rang des trimestres mai-juin-juillet les plus secs après celui de 1957. Seul le mois d’août, affiche un bilan excédentaire de +73 %, avec 2 épisodes pluvieux. Au final, sur l'ensemble des 4 mois, le déficit atteint -35 %.
- Pour les températures, les valeurs remarquables ont surtout concerné les températures minimales. Les nuits ont été particulièrement fraîches, avec des écarts aux valeurs habituelles de - 1,8 en juin et - 1,2 °C en août. De nouveaux records de températures minimales ont d’ailleurs été établis, comme le 27 juin à La Roche, avec une mesure de 5,9°C.
- La présence d'un alizé stable plus fréquent qu’à l’accoutumée a favorisé l’assèchement du couvert végétal.
Sur cette même période, à l’échelle du Pacifique, le fait marquant est le démarrage d’un nouvel épisode El Niño en juin. Depuis il n’a cessé de s’intensifier. Au cours des mois à venir, et d’après les prévisions des modèles climatiques le phénomène devrait continuer à s’intensifier, pour atteindre d'ici la fin de l'année, une intensité modérée à forte.
En analysant les épisodes El Niño précédents, il ressort qu’un épisode El Niño d’intensité modérée à forte, signifie pour le pays :
- Une diminution des précipitations entre septembre et mai, avec un maximum de déficit de l’ordre de -35 % entre octobre et mars.
- Des températures plus fraîches que la normale (de l’ordre de -0,5°C en journée et de -1,0°C la nuit) avant et pendant l’épisode et des températures plus élevées que la normale (de l’ordre de +0,5°C en journée et de +0,2°C la nuit) durant les mois qui ont suivi la sortie du phénomène et jusqu’en milieu d’année.
- La présence d’un alizé stable plus fréquent (+10 %), au détriment d’un temps tropical et d’un alizé instable en retraits (-50 %) entre août et avril.
Mais ces répercussions sont des tendances statistiques. Chaque épisode El Niño a ses propres caractéristiques et les modèles climatiques prévoient les conséquences suivantes pour les mois à venir :
- Des précipitations déficitaires de l’ordre de - 40 %. A noter que l’impact de ce déficit sera moins important durant la saison des pluies.
- Un scénario incertain concernant les températures. Cette incertitude est liée à la combinaison : Effet « refroidissant » dû à El Niño & Effet « réchauffant » dû au changement climatique.
Les conséquences d’El Niño, en Nouvelle-Calédonie comme partout ailleurs, dépendent des anomalies de température de l’océan. Or en 2023, la température de l’océan planétaire s’est emballée comme on ne l’avait jamais vu par le passé, nous plaçant dans un contexte inédit.
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DOSSIER COMPLET :
Après une saison fraîche déjà placée sous le signe de la sécheresse, et à l’entrée dans un nouvel épisode El Niño, à quoi s’attendre en Nouvelle-Calédonie pour les mois à venir ?
Bilan établi avec les données disponibles au 1er septembre 2023
Bien que la saison fraîche en Nouvelle-Calédonie s’étire classiquement entre juin et août, on a observé cette année une baisse sensible des températures dès la mi-mai, mais aussi et surtout, un temps remarquablement sec dès le début de ce mois de mai et jusqu’à fin juillet. Le bilan climatique présenté en première partie couvre la période de mai à août 2023.
La suite de cet article apporte des explications sur l’épisode El Niño qui a démarré depuis le mois de juin 2023 et fournit des prévisions sur le temps attendu en Nouvelle-Calédonie d’ici la fin de l’année.