Depuis ces dernières décennies, la tendance des températures moyennes annuelles est nettement à la hausse, en Nouvelle-Calédonie comme dans l’ensemble du Pacifique tropical ouest.
Evolution des températures ces dernières décennies
Entre 1961 et 2011 (50 ans), le réchauffement moyen est de +0,9 °C sur l’ensemble du Pacifique tropical ouest mais il s’échelonne de +0,25 °C à Nandi (Fidji) à +1,7 °C à Faaa (Tahiti). La carte ci-dessous illustre le réchauffement moyen (par décennie) pour chaque île de la zone.Écart à la normale des températures moyennes annuelles entre 1961 et 2011 (en °C par décennie). Source : Whan K. et al. (2014), Trends and variability of temperature extremes in the tropical Western Pacific. Int. J. Climatol., 34: 2585–2603. doi: 10.1002/joc.3861 Note : le triangle associé à la Nouvelle-Calédonie a été ajouté à cette carte : il représente un écart à la normale des températures moyennes annuelles de +0,25 °C par décennie entre 1970 et 2009 (40 ans). |
Pour ce qui est des températures extrêmes (mini et maxi), la tendance est également au réchauffement : entre 1951 et 2011, le nombre de journées et de nuits chaudes a augmenté (+ 48 jours en moyenne) et celui de journées et de nuits froides a diminué (-45 jours en moyenne).
D’autre part, les journées et les nuits les plus chaudes sont encore plus chaudes (+0,9 °C sur cette même période), et les journées et les nuits plus fraîches ont également tendance à se réchauffer (+0,8 °C).
En Nouvelle-Calédonie, les calculs ont été effectués sur la période 1970-2009 (soit 40 ans) et montrent une augmentation des températures homogène sur l’ensemble du territoire. Comme indiqué sur la carte ci-dessus, la hausse des températures moyennes annuelle est de +1,0 °C sur la période.
Qu'est-ce qu'une journée (ou nuit) chaude (ou froide) ? | |
Il s'agit de définitions "climatologiques". Journée froide : journée au cours de laquelle la température maximale appartient (ou est inférieure) aux 10 % de températures maximales les plus basses enregistrées sur toute la période considérée. |
Et en 2015 ?
En 2015, un puissant épisode El Niño sévit dans le Pacifique. Son influence sur la température de l’air en surface a été et continue d’être importante sur les îles du Pacifique tropical, en lien avec une modification de la température de surface de la mer.Consulter le Bulletin Mensuel de Prévision Saisonnière de Nouvelle-Calédonie pour plus d’informations.
El Niño se manifeste généralement par une augmentation de la température de l’eau de surface dans le centre et l’est du Pacifique équatorial, et par une diminution dans le Pacifique Ouest. Ces modifications entraînent :
- une hausse de la température moyenne dans le centre et l’est du Pacifique équatorial (Tuvalu, Kiribati, Tokelau, Nauru, Marquises par exemple) ;
- et à l’inverse, une baisse en Micronésie et dans la région comprise entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les îles Cook du sud (îles Salomon, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Samoa, Fidji, Wallis-et-Futuna, Tonga, Niue et îles Cook par exemple).
- dans le Pacifique équatorial central et est, les écarts à la normale sont compris entre 1 °C et 2 °C ;
- en Micronésie et dans les îles précédemment citées, ils sont compris entre -0,5 et +0,5 °C.
Anomalies de température moyenne de la période janvier-octobre 2015, d’après le jeu de données HadCRUT.4.4.0.0. Les croix (+) désignent des températures anormalement élevées et les tirets (-) des températures anormalement basses. Selon leur taille, l’écart à la normale est grand à très grand.
Source : Centre Hadley du Met Office (en anglais)
Et comme l’indique l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), « le puissant épisode El Niño de 2015 devrait continuer de donner sa pleine mesure, pour ce qui est de son incidence sur la température moyenne, après avoir atteint son intensité maximale ».
En Nouvelle-Calédonie, l’année 2015 (étudiée de janvier à octobre) suit la tendance globale qui va dans le sens d’un réchauffement depuis le début de l’ère industrielle. Toutefois, cette tendance globale sur le long terme se superpose, localement et sur une année, à des variations spatiales et temporelles de plus petite échelle. En outre, alors qu’en moyenne à la surface du globe, le puissant épisode El Niño accentue le réchauffement climatique causé par les activités humaines, en Nouvelle-Calédonie, il engendre plutôt des températures minimales anormalement basses. Ainsi, le réchauffement climatique observé en 2015 en Nouvelle-Calédonie est relativement peu important : l’écart à la normale de la température moyenne s’élève à +0,2 °C. Cette année se place, pour le moment, au 13ème rang des années les plus chaudes depuis 1970.