Rédigé par Neal Dorst

Comme tout individu est unique, chaque ouragan l’est aussi. Chaque expérience d’ouragan est donc tout aussi unique. Le résumé ci-dessous propose un enchaînement schématique et général des événements susceptibles de se produire lorsqu’un ouragan de catégorie 2 approche d’une zone côtière.
Votre expérience personnelle peut être totalement différente.

Qu'est-ce que ça fait de traverser un ouragan au sol ? Quels sont les premiers signes annonciateurs de l'arrivée d'un cyclone tropical ?
  • 96 heures avant l’arrivée sur les terres
  • Au début, il n’y a pas de signe apparent de la tempête. Le baromètre est stable, les vents sont faible et variables et des cumulus de beau temps parsèment le ciel. Mais l’observateur attentif notera une houle d’environ 1 mètre à la surface de l’océan avec des vagues atteignant la côte à peu près toutes les 10 secondes. Ces vagues se déplacent très en avant de la tempête mais elles peuvent être facilement masquées par les vagues liées aux vents locaux.
  • 72 heures avant l’arrivée sur les terres
  • Peu de changements sauf que la houle atteint environ 2 mètres et que les vagues arrivent désormais à peu près toutes les 9 secondes. Cela signifie que la tempête, toujours loin à l’horizon, est en train d’approcher.
  • 48 heures avant l’arrivée sur les terres
  • S’il se passe quelque chose, c’est une amélioration des conditions. Il n’y a plus aucun nuage dans le ciel, le baromètre est stable et le vent presque calme. La houle atteint désormais près de 3 mètres et arrive toutes les 8 secondes. Un avis d’ouragan est émis et les zones dont l’évacuation est longue reçoivent l’ordre de commencer.
  • 36 heures avant l’arrivée sur les terres
  • Les premiers signes de la tempête apparaissent. Le baromètre commence à descendre doucement, le vent est d’environ 5 m/s (10 kt, 18 km/h) et la houle atteint à peu près 4 mètres avec des vagues espacées de 7 secondes. Une grosse masse de cirrus blancs apparaît à l’horizon. Alors que le voile de nuages approche et couvre de plus en plus l’horizon.
  • 30 heures avant l’arrivée sur les terres
  • Le ciel est désormais couvert de nuages hauts/ Le baromètre chute de 0,1 hPa par heure et le vent atteint environ 10 m/s (20 kt, 37 km/h). La houle, dont les vagues sont espacées de seulement 5 secondes, commence à être masquée par la mer du vent et des petites crêtes blanches apparaissent à la surface de l’océan. Une alerte ouragan est émise et les zones basses doivent être évacuées, ainsi que les habitats mobiles.
  • 24 heures avant l’arrivée sur les terres
  • En plus de la couverture, de petits nuages bas zèbrent le ciel. Le baromètre chute de 0,2 hPa par heure et le vent atteint 15 m/s (30 kt, 54 km/h). Les vagues induites par le vent se couvrent de crêtes blanches et des traînées d’écume commencent à envahir la surface. A ce stade, les évacuations et les derniers préparatifs doivent être achevés.
  • 24 heures avant l’arrivée sur les terres
  • En plus de la couverture, de petits nuages bas zèbrent le ciel. Le baromètre chute de 0,2 hPa par heure et le vent atteint 15 m/s (30 kt, 54 km/h). Les vagues induites par le vent se couvrent de crêtes blanches et des traînées d’écume commencent à envahir la surface. A ce stade, les évacuations et les derniers préparatifs doivent être achevés.
  • 18 heures avant l’arrivée sur les terres
  • Les nuages bas sont plus denses et accompagnés de bourrasques de pluie et de rafales de vent. Le baromètre descend régulièrement de 0,5 hPa/h et les vents soufflent à 20 m/s (40 kt, 74 km/h). Il est difficile de se tenir debout face au vent.
  • 12 heures avant l’arrivée sur les terres
  • Les averses sont de plus en plus fréquentes et les vents ne diminuent plus. Le plafond est de plus en plus bas et le baromètre chute d’1 hPa/h. Le vent hurle à la force ouragan de 32 m/s (64 kt, 118 km/h), les petits objets légers volent dans les airs et des branches sont arrachées des arbres. La mer avance à chaque vague qui s’écrase sur la côte et la surface de l’eau est couverte de traînées blanches et de nappes d’écume.
  • 6 heures avant l’arrivée sur les terres
  • La pluie est désormais continue et les vents de 40 m/s (80 kt, 147 km/h) la font tomber horizontalement. Le baromètre chute d’1,5 hPa/h et la marée de tempête dépasse la marque des grandes marées. Il est impossible de se tenir debout sans se cramponner et les objets lourds comme les noix de coco et les planches de contreplaqué deviennent des missiles. Le haut des vagues est coupé et donne à la surface de la mer un aspect de masse blanchâtre vaporisée.
  • 1 heure avant l’arrivée sur les terres
  • Cela semblait impossible mais la pluie est devenue plus forte et tombe de façon torrentielle. Les zones continentales en contrebas sont inondées par les pluies. Les vents grondent à 45 m/s (90 kt, 166 km/h) et le baromètre est en chute libre à 2 hPa/h. La mer est blanche d’écume La marée de tempête couvre les routes côtières et des vagues de 5 mètres s’écrasent sur les bâtiments près de la côte.
  • L’oeil
  • Alors que la tempête atteint son maximum, les vents commencent à faiblir et le ciel s’éclaircit. La pluie s’arrête brusquement, les nuages disparaissent et on voit du ciel bleu. Toutefois, le baromètre continue à chuter à 3 hPa/h et la marée de tempête va au plus loin dans les terres. Des vagues violentes s’écrasent sur tout ce qui est atteint par la marée de tempête. Rapidement, le vent devient presque calme mais l’air est désagréablement chaud et humide. En regardant en haut, on voit d’immenses murs de nuages de chaque côté, d’un blanc brillant sous le soleil. A ce moment, le baromètre arrête de descendre et commence brusquement à remonter, bientôt aussi rapidement qu’il est descendu. Les vents se renforcent un peu et les nuages sur le côté du mur de l’œil commencent à surgissent au dessus de vos têtes.
  • 1 heure après l’arrivée sur les terres
  • Le ciel s’obscurcit et le vent et la pluie sont à nouveau aussi fort qu’ils l’étaient avant le passage de l’œil. La marée de tempête commence une lente retraite mais les vagues monstrueuses continuent de s’écraser sur la côte. Le baromètre remonte à 2 hPa/h. Les vents culminent à 45 m/s (90 kt, 166 km/h) et des objets lourds tordus par la partie frontale de la tempête sont emportés et jetés contre les bâtiments qui étaient sous le vent avant le passage de l’œil.
  • 6 heures après l’arrivée sur les terres
  • La pluie tombe toujours en continu mais les vents ont diminué à « à peine » 40 m/s (80 kt, 147 km/h). La marée de tempête se retire et emporte les débris vers la mer ou rapporte vers les terres les objet abîmés en mer. Il est toujours impossible de sortir.
  • 12 heures après l’arrivée sur les terres
  • La pluie tombe maintenant sous forme d’averses et les vents diminuent après chaque averse. Le plafond nuageux remonte, tout comme le baromètre à 1 hPa/h. Le vent de force ouragan hurle toujours à 30 m/s (60kt, 110 km/h) et l’océan est couvert de nappes d’écume blanche et de traînées. Le niveau de la mer revient à la marque des hautes marées.
  • 24 heures après l’arrivée sur les terres
  • Les nuages bas se fragmentent et on voit à nouveau la couverture de nuages élevés. Le baromètre monte de 0,2 hPa/h, le vent tombe à 15 m/s (30 kt, 54 km/h). La marée s’est totalement retirée des terres mais la surface de l’océan est toujours couverte de petites crêtes blanches et de grosses vagues.
  • 36 heures après l’arrivée sur les terres
  • La couverture nuageuse s’est disloquée et la grosse masse de cirrus blancs disparaît à l’horizon. Le ciel est clair et le soleil paraît lumineux. Le baromètre monte doucement, le vent est constant à 5 m/s (10 kt, 18 km/h). Il y a des arbres abattus et des bâtiments abîmés un peu partout. L’air empeste la végétation morte et la vase que la tempête a dragué du fond de la mer pour en couvrir la côte. La fin de la tempête est signalée.

Dernière mise à jour le 13 août 2004.


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