(cette section a été rédigée en partie par Sim Aberson)

Non. Quand le système arrive sur les terres, l'augmentation des forces de frottement contribue, relativement paradoxalement, à la diminution des vents moyens mais aussi à l'augmentation de l'intensité des rafales (Powell et Houston 1996). Les vents moyens (sur 1 min ou un plus long intervalle de temps) sont réduits à cause de l'effet de freinage produit par la plus grande rugosité de la terre (buissons, arbres et maisons alors que l'océan est relativement lisse). Les rafales sont plus fortes parce que la turbulence augmente et provoque de brusques augmentations de la vitesse du vent vers la surface pendant un court laps de temps (quelques secondes).

Cependant, quelques heures après qu'un cyclone ait abordé la terre, il commence à s'affaiblir rapidement, non pas à cause du frottement, mais parce que l'océan ne lui fournit plus l'humidité et la chaleur dont il a besoin. Ce tarissement de la source d'humidité et de chaleur amenuise la capacité du cyclone à développer des nuages convectifs près de son centre. Sans cette convection, la tempête se comble rapidement.

Une lointaine simulation numérique (Tuleya et Kurihara 1978) avait montré qu'un cyclone qui arrive sur terre dans une région très humide (les marais surtout) de telle manière que l'évaporation en surface reste inchangée, peut même s'intensifier. Cependant, une étude plus récente (Tuleya 1994) traitant les conditions de surface de façon plus réaliste a démontré qu'un cyclone s'affaiblirait même sur une zone marécageuse parce que les sources de chaleur seraient limitées. En effet, ce fait a été observé grandeur nature lorsque l'ouragan ANDREW a traversé les régions très humides des Everglades, Big Cypress et Corkscrew Swamp au sud-ouest de la Floride. ANDREW s'est affaibli très rapidement : les vents maximums ont diminué d'environ 33% et la pression au centre est remontée de 19 hPa (Powell et Houston 1996).


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