"Le mois de décembre dans lequel nous venons d'entrer nous apportera-t-il des jours meilleurs que les précédents ? Verrons-nous la fin de ces pluies anormales qui ont été si cruellement éprouvées toute l'année [...] ?"


C'est par ces interrogations que s'ouvre le 5 décembre 1910 la complainte de Wulfran Puget, directeur de la France Australe, dans son éditorial intitulé "Chronique Nouméenne". Il faut dire que ses contemporains ont été accablés par les pluies en 1910 et le journal s'est fait régulièrement l'écho, comme ce 8 juin 1910 où on rapporte des pluies torrentielles causant de grandes inondations à Bourail, Hienghène, Ponérihouen etc. et des dégâts majeurs.

La population calédonienne est confrontée à de grandes difficultés, agricoles, sanitaires et économiques durant cette année 1910. "Les récoltes [en tribu] sont totalement perdues dans la plupart des petites iles, et sur plusieurs point de la Grande Terre." Des vicissitudes climatiques, le journal en fait ses choux gras. Dans plusieurs longs articles, le directeur de la France Australe critique vertement la mairie de Nouméa, pointée du doigt pour sa mauvaise gestion du "service des boues et des ordures ménagères" et l'absence de marché couvert. Le "Gouvernement de la Métropole" est accusé d'avoir abandonner la colonie à son triste sort. Les juges du Conseil d'Etat, qualifié d'ogres, renâcleraient selon le polémiste à accorder à la municipalité de Nouméa la possibilité de contracter un emprunt, nécessaire à la rénovation des quais, des rues et des places, laissés dans une état jugé "lamentable" après les pluies. Quant à la météorologie, elle est étrillée pour son incapacité à prévoir les tempêtes : "c'est un amas de statistiques ; et les statistiques ne se font pas à l'avance".

France Australe 19100608La France Australe, 8 juin 1910.

France Australe 19100608 2La France Australe, 8 juin 1910.

Pour des informations plus factuels sur les pluies de 1910, il faut se tourner vers les relevés pluviométriques effectués à l’hôpital militaire de Nouméa.

Le total annuel s'élève exactement à 2037,6 mm.

"L'anomalie est considérable" note le Dr Théophile Mialaret dans le numéro 5 de la Revue Agricole, paru en février 1911. Pour qualifier ainsi la quantité tombée pendant l'année 1910, ce passionné de météorologie, correspondant du Bureau Central Météorologique de France, s'appuie sur une dizaine de postes dont il centralise les mesures depuis 1903.

Pour en savoir plus : le site national de Météo-France

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