Le mardi 23 septembre, le baromètre de la station météorologique de Nouméa a relevé des variations importantes de la pression atmosphérique entre 7 h et 10h30 locales.

Un premier pic de pression à 1016 hPa a d’abord été relevé à la station vers 8h, à la suite d’une hausse brutale de 4 hPa entre 7 h et 8 h (voir figure 1 ci-dessous). La pression chute rapidement de 3 hPa vers 8h40 avant de grimper brutalement de nouveau à 1017 hPa de 9 à 10 h, soit une nouvelle hausse de 4 hPa. Elle chute tout aussi vite à 1013 hPa à 11h20 pour ensuite rester plus stable.
Dans ce même laps de temps, la direction du vent local à 10 m varie tout aussi rapidement lors des hausses de pressions et sa force devient pratiquement nulle au moment des pics de pression.

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Figure 1 : évolution de la pression et du vent à 10 mètres

Ce jour-là, l’instabilité du vent et les pics de pression s’expliquent par le passage de lignes de grains sur l’ouest de la Nouvelle-Calédonie.

Une ligne de grain est un axe où se forment des amas de nuages instables, ou cumulonimbus, souvent à l’origine d’averses modérées à fortes et de perturbations du vent local (changements brutaux de direction, rafales).


Pendant la matinée du 23 septembre, entre 5h et 11h30 locales, trois lignes de grains assez actives circulent en direction sud-est à l’ouest du pays, soit à l’opposé d’un flux d’alizé (sud-est) (voir figure 2 ci-contre).

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Figure 2 : image satellite du 22/09/2014 à 22H UTC soit mardi 23 à 10 h locales.

Les lignes de grains, composées de nuages instables s’élevant en altitude comme des tours d’aspect globuleux, aspirent l’air chaud et humide environnant en surface pour l’expirer en altitude par les sommets des nuages.

L’air rejeté en altitude est refroidi et redescend ensuite vers le sol  à l’extérieur de la ligne de grain autour de son axe.

Deux variations de pression atmosphérique résultent de l’activité de la ligne de grain (voir figure 3 ci-contre) :

  • une baisse de la pression sous la colonne d’air aspirée sous le nuage (air ascendant) ;
  • une hausse de pression sous la colonne d’air qui redescend autour de l’axe (air descendant).

fig3 smallFigure 3 : vues verticale et horizontale d’une ligne de grain.

Lorsque deux lignes de grains se suivent en parallèle, l’air descendant autour des axes va former une colonne de forte subsidence et provoquer une surpression significative en surface, sous la colonne de subsidence (voir figure 4 ci-contre).

fig4 smallFigure 4 : coupe verticale de deux lignes de grains avec courbe de variation de pression.

Lors du phénomène du 23 septembre 2014, trois lignes de grain se succèdent dans une direction sud-est  à une vitesse de plusieurs nœuds.

L’axe des colonnes de subsidence se trouve donc entre les lignes de grain. On dénombre deux axes de subsidence, qui correspondent respectivement  aux deux pics de pression mesurés sur Nouméa pendant la matinée (voir figure 5 ci-contre).
Notons également que ces axes sont facilement repérables puisqu’ils se trouvent dans les zones d’éclaircies entre les lignes de grain.

fig5 smallFigure 5 : axe de subsidence entre les lignes de grains.

Les brusques hausses et baisses de pression sur le point de mesure sont dues à la vitesse assez rapide de déplacement des lignes de grain.

Enfin, l’air aspiré à l’ouest de chaque ligne de grain s’oppose à la direction de l’alizé et provoque une forte baisse du vent ainsi que des changements de direction (voir figure 6 ci-contre).

fig6 smallFigure 6 : zone de dévente sous le vent des lignes de grains.

Nous remercions Mr Nicolas REMY qui a attiré notre attention sur ce phénomène.

Pour en savoir plus : le site national de Météo-France

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