Fig.1 : Image en composition colorée du satellite himawari8 le vendredi 16 à 21h00 (locales)
(Source : Météo France/Centre de Météorologie Spatiale)
Vie du phénomène
Figure 2 : Trajectoire analysée du cyclone Gita 8 au 18/02/2018.
(Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie)
Le cyclone GITA, après un périple de 10 jours dans le Pacifique Sud, a impacté la Nouvelle-Calédonie dans la nuit du 16 au 17 février.
Tout d’abord, GITA a pris naissance dans le flux de mousson le 7 février entre le Vanuatu et Fidji. Les 8 et 9 février, il impactait Futuna puis Wallis, avec des rafales de 133 km/h sur Futuna et des cumuls de pluies record de 186 mm sur Wallis. Les conséquences ont été importantes à Wallis : réseaux télécom, électrique, aérien fortement perturbés et pollution des eaux potables.
Le phénomène se renforce alors vers les Samoa, il atteint le stade de cyclone tropical. À partir du 11 février, il se positionne à la latitude de 21°S et fait route vers l’ouest sur près de 2500 km, il devient cyclone tropical très intense de catégorie 5 et touche sévèrement les Tonga et le sud des Fidji.
Il entre dans la zone d’alerte de la Nouvelle-Calédonie le vendredi 16 et son centre passe à environ 110 km au sud de l’île des Pins dans la nuit de vendredi à samedi. La vitesse moyenne des vents atteint alors 65 kt (120 km/h) dans le mur de l’œil et les rafales dépassent les 170 km/h. Durant cette période, GITA affecte le sud des îles Loyauté, le Sud de la Grande-Terre et l’île des Pins. Cette dernière a été placée en alerte maximale de niveau 2 pour la nuit de du 16 au 17 février. Les rafales relevées à l’aérodrome ont temporairement dépassé 120 km/h, et la houle a atteint 6 à 7m autour du centre du phénomène. Mais mis à part quelques chutes d’arbres et de branches, le cyclone Gita n’a fait que très peu de dégâts sur l’île des Pins et ailleurs.
A Nouméa, la forte houle d’Ouest dans le lagon lié au fort vent d’Ouest qui a accompagné Gita a accéléré l’érosion des plages.
En même temps qu’il aborde la Nouvelle-Calédonie, le cyclone GITA se contracte. La zone des vents les plus violents s’est rapproché du centre du phénomène. Le vendredi 16 au matin, on observe des vents de vitesse cyclonique (> 64 kt) jusqu’à 90 km du centre. En soirée, quand il passe à une centaine de kilomètres de l’île des Pins, le rayon des vents dangereux est estimé à 50 kilomètres. L’île des Pins a eu chaud !
Peu de précipitations
Figure 3 : Réflectivités Radar le vendredi 16 à 22h superposées à la pression atmosphérique réduite au niveau de la mer (modèle AROME). (Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie)
Les pluies associées au cyclone Gita ont débuté en journée du vendredi 16 et se sont poursuivies jusqu’au samedi 17 en journée. Elles ont principalement touché le sud de la Grande-Terre. Pour le moment, aucun des cumuls relevés par nos stations n’est exceptionnel.
Au cours de cet épisode, la station la plus arrosée a été celle de Yaté où l’on a enregistré 83,8 mm en 48 heures. Les précipitations les plus importantes sont tombées sur la chaîne montagneuse où nous relevons des cumuls d’environ 180 mm maximum vers Montagnes des Sources sur l’ensemble de nos radars.
Le sud-ouest de la Grande-Terre, Nouméa ainsi que l’île des Pins, zone la plus proche du centre de Gita ont été peu arrosées. Il est tombé seulement 43,5 mm à Moué en 48h.
Les pluies les plus importantes se trouvaient dans un rayon inférieur à 100 km du centre du cyclone. Les bandes spiralées au-delà de ce rayon n’ont pas été intenses en précipitations.
L’extrême sud de la Grande-Terre exposé à de fortes rafales