Météo-France Nouvelle-Calédonie dresse un premier bilan météorologique de l'année 2015, marquée  par une vague de chaleur exceptionnelle en février, puis par la prédominance d'un temps très sec au cours du second semestre.

 

Les pluies des 7 premiers mois se font vite oublier

En Nouvelle-Calédonie, l'année 2015 s'avère globalement un peu moins pluvieuse qu'à l'accoutumée. Le déficit annuel moyen, d'environ 10 %, place l’année 2015 à la 24e place dans notre classement des années les plus sèches depuis 1961. Toutes les communes du pays ne sont pas logées à la même enseigne. L'île des Pins et le sud-ouest de la Grande Terre, du Mont-Dore à Boulouparis, ont reçu 25 % de précipitations en moins sur l'année. L'extrême nord de la Grande Terre a été épargné par le manque de pluies, avec un écart à la normale annuelle positif d'environ 6 %.

Le graphique ci-dessous décrit l’évolution mensuelle de l’indice pluviométrique en Nouvelle-Calédonie pour l'année 2015.

figure1 S

Figure 1 : Évolution de l'indice de précipitations mensuel au cours de l'année 2015 pour 4 zones géographiques de la Nouvelle-Calédonie (25 stations de mesure).
Une valeur positive correspond à des conditions plus humides qu'à l'accoutumée (cumul mensuel de pluies supérieur à la médiane), tandis qu'une valeur négative traduit des conditions plus sèches (cumul inférieur à la médiane).
Pour plus d'informations sur la méthode de calcul, veuillez suivre ce lien.

De janvier à juillet, les cumuls de pluies alternent entre excédent et déficit. Seul le sud du pays détonne un peu dans ce bilan avec des quantités de pluies invariablement proches des normales. Parmi les faits marquants de cette première période, on retient :
  • les violentes averses orageuses des 24 et 25 février qui ont apporté par endroits plus de 200 mm en 6 h sur la chaîne montagneuse et la côte est de la Grande Terre ;
  • la prédominance d'un courant d'alizé particulièrement sec en mars 2015, qui se traduit par un déficit pluviométrique exceptionnel de -50 % (à la station de Koumac, notre pluviomètre a par exemple mesuré un total de 34 mm en mars 2015, alors qu'en moyenne, on relève 162 mm pendant ce mois. Il s'agit de la 6ᵉ plus faible valeur enregistrée depuis l'ouverture de la station dans les années 50).

La période d’août à décembre se caractérise par un bilan plus homogène sur le pays. Ces 5 derniers mois sont placés sous le signe d'une sécheresse météorologique persistante, qui n'épargne que les îles Loyauté. Sur le sud et dans une moindre mesure sur le centre de la Grande Terre, les déficits accumulés d'août à octobre atteignent des niveaux rarement observés. Balayés sans relâche par un alizé soutenu, les sols et les végétaux sont soumis à un stress hydrique exceptionnellement rude. Il faut attendre le mois de novembre pour que le nord de la Grande Terre renoue avec des conditions météorologiques plus clémentes. Malgré une légère tendance à l'amélioration perceptible en décembre 2015, le centre et le sud de la Grande Terre demeurent en cette fin d'année sous le joug d'une sécheresse météorologique d'intensité modérée..

La sécheresse météorologique observée en 2015 est imputable au phénomène El Niño qui, après un retour avorté en 2014, a finalement vu le jour au cours du premier trimestre 2015. À la fin de l'année, il s’élève jusqu'au rang de ses illustres aïeux : 1972-73, 1982-83 et 1997-1998. Malgré le déclin prévu d'El Niño pour le premier trimestre 2016, le scénario le plus probable chez nous est inchangé : les quantités de pluies de janvier à mars demeurent dans l'ensemble inférieures aux normales.


2015, (encore) une année chaude !

À la surface du globe, 2015 est sans conteste l'année la plus chaude depuis la fin du 19e siècle (source : GISTEMP Team, 2015: GISS Surface Temperature Analysis (GISTEMP). NASA Goddard Institute for Space Studies. Accès aux données le 22/01/2016 à cette adresse) :

  • la température moyenne à la surface (terre+mer) dépasse de 0,6 °C la normale (période de référence : 1971-2000), le précédent record étant détenu par 2014 avec un écart de +0,5 °C ;
  • dans le top 10 des mois les plus chauds (par rapport à leur normale mensuelle respective), 2015 s'empare des 9 premières places.

Cette situation résulte des effets conjugués d'un puissant épisode El Niño et du réchauffement climatique causé par les activités humaines (plus d'informations en suivant ce lien - en anglais).

Quelles que soient l'année et la région considérées, la tendance au réchauffement global se superpose à des variations spatiales et temporelles de plus petite échelle. En Nouvelle-Calédonie, il s'agit principalement de l'oscillation australe ENSO (El Niño Southern Oscillation) : pendant sa phase de croissance, La Niña induit généralement un réchauffement du climat calédonien ; à l'opposé El Niño tend à faire baisser les températures (pour en savoir plus sur le pénomène ENSO, cliquez ici).

En 2015, la moyenne des températures relevées en Nouvelle-Calédonie présente pour la 21ᵉ année consécutive un écart à la normale positif, égal à +0,4 °C (période de référence 1971 -2000). Modéré par El Niño, cet écart ne place l'année 2015 qu'en 14ᵉ position du classement des années les plus chaudes depuis 1970, bien loin des records établis en 1998 et 2010 et impulsés par La Niña, comme le montre la figure ci-contre.     figure2 S
  Figure 2 : Écart à la moyenne annuelle de référence (1971-2000) de l'indicateur
de température moyenne sur la Nouvelle-Calédonie de 1970 à 2015.
 

Relevées généralement en milieu de journée, les températures maximales quotidiennes ne se sont pas particulièrement illustrées en 2015. Leur moyenne annuelle ne dépasse la normale que de 0,2 °C. Aucun mois ne se distingue par sa fraîcheur ou par sa chaleur inhabituelle les après-midi. Côté record, le constat est le même : aucune valeur mesurée en journée ne sort de l'ordinaire.

En 2015, ce sont surtout les températures minimales quotidiennes, mesurées habituellement au lever du jour, qui ont marqué les esprits des Calédoniens. Avec des températures minimales de 2 °C en moyenne au-dessus de la normale, février 2015 est de tous les mois de février celui dont les nuits ont été les plus chaudes. Une vague de chaleur exceptionnelle par sa durée et son intensité s'est abattue sur toute la Nouvelle-Calédonie du 1er au 7 février. La concomitance d'une mer anormalement chaude et d'un air tropical particulièrement chaud et humide a favorisé le maintien des températures à des niveaux exceptionnellement élevés durant la nuit, comme les 27,5 °C relevés à Koné et à Nouméa au petit matin, un nouveau record absolu pour ces deux stations ouvertes peu après la Seconde Guerre Mondiale.

 

Retrouvez toutes les informations climatologiques de l'année 2015 en Nouvelle-Calédonie

 

Pour en savoir plus : le site national de Météo-France

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