A quoi ressemblait la station de Nouméa au moment de son installation au Faubourg Blanchot en 1949 ? Et surtout, quelles étaient les conditions de mesure des paramètres météorologiques à l'époque ?
C'est à cette dernière question que le service Climatologie/Exploitation de Météo-France s'intéresse plus particulièrement dans le cadre de sa mission « Data Rescue » qui consiste à récupérer et sauvegarder des données météorologiques anciennes. Quelques éléments de réponse ont été apportés grâce à l'aimable collaboration de Georges Giovannelli, fils de Joseph-Louis Giovannelli, premier directeur du service météorologique en Nouvelle-Calédonie. Sur invitation du service Climatologie en juillet dernier, Georges est venu les bras chargés d’albums photos et de coupures de presse conservés par son père et contenant de précieuses informations sur les débuts du service météorologique à Nouméa. |
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Joseph-Louis Giovannelli (dit José), père de la météorologie moderne en Nouvelle-CalédonieLe premier poste de José à Météo-France (anciennement nommé « Service de l’Aviation Civile et de la Météorologie ») a été celui de chef du service météorologique de la Polynésie Française de 1936 à 1947. Il débarque avec sa famille en Nouvelle-Calédonie en 1949 et prendra en charge la destinée du service météorologique pendant 17 années ! |
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José (au 1er rang en bas, 3ème à partir de la gauche) et les employés de la station de Nouméa en 1965. Source : Georges Giovannelli. |
Mais José n'était pas seulement un météorologue français : il était également un scientifique de renommée mondiale. Il a ainsi représenté la France dans plusieurs congrès internationaux et a notamment été membre du Comité Exécutif de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM). En 1959, il est le premier président français de la 5ème région (Pacifique) de l'OMM. A partir de ce moment, la Nouvelle-Calédonie fut reconnue pour la contribution qu'elle pouvait apporter à l'information météorologique générale et il s'ensuivit une accélération du développement du réseau d’observation local ainsi qu'une réelle modernisation des moyens.
Les services de José lui valurent d'être promu chevalier de la Légion d’honneur en 1962. Il finit sa carrière au Conseil Supérieur de la Météorologie à Paris.
Le déploiement des stations météorologiques entre 1949 et 1965
Il créa les stations de Koumac puis de Ouanaham (Lifou) où officiaient des agents détachés.
Il mit également en service trois stations automatiques : à Ouloup (Ouvéa), aux îles Surprise (en octobre 1965) et à Belep.
Il installa enfin des postes tenus par des particuliers bénévoles (souvent des gendarmes, postiers, missionnaires, etc.) et mesurant principalement les précipitations et les températures.
Station météo de l'île Surprise installée en octobre 1965
Source : Georges Giovannelli
Intervention de maintenance sur le mât vent de l'île Surprise. Source : Georges Giovannelli. |
Montage d'une petite station météo à Belep (1966). Source : Journal Calédonien du 24 mai 1966. |
Quelques dates-repères :
1949 : le service météorologique est bâti sur la colline du Faubourg Blanchot.
1962 : la première station automatique française à fonctionner sous les tropiques est installée à à Ouvéa.
1962 (sept) : le radar de Nouméa est mis en service.
1966 : les premières images satellite parviennent à Nouméa.
Un grand merci à Georges Giovannelli pour son aide précieuse. Et à bientôt pour d'autres nouvelles du passé de la météo calédonienne !