Carte de vigilance météo

Vigilance météorologique

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Actualités

Bilan des pluies, du vent et de la foudre au cours de la période du 3 au 21 mars 2024

Bilan établi avec les données disponibles le 22 mars.

Toutes les heures sont données en heures locales de Nouvelle-Calédonie.

Contexte météorologique

Du 3 au 21 mars, un contexte particulièrement instable a occasionné des pluies quasi continues sur le pays, doublées ponctuellement d’orages et de vents forts qui ont parfois dépassé les 100 km/h. Retour sur ces 19 jours de temps maussade :

Si des premiers orages ont touché le pays dès le dimanche 3, c’est au cours de la journée du 4, à la rencontre de vents de Sud-Sud-Ouest pilotés par un anticyclone situé sur la Tasmanie, et de vents d’Est pilotés quant à eux par l’anticyclone de l’île de Pâques, qu’une ligne de convergence s’est installée sur le pays, y occasionnant une activité orageuse particulièrement intense ce jour-là.

Image en composition colorée du satellite Himawari 9, réflectivité radar et impacts de foudre du réseau Météorage, le lundi 4 mars 2024 à 14h00 loc

Image en composition colorée du satellite Himawari 9, réflectivité radar et impacts de foudre du réseau Météorage, le lundi 4 mars 2024 à 14h00 loc. Les flèches illustrent la provenance des vents responsables de la ligne de convergence orageuse sur la Nouvelle-Calédonie.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie

 

Après une brève accalmie au cours des journées du 5 et 6 mars, un long couloir dépressionnaire de type thalweg de mousson (ligne orange en forme de « voie de chemin de fer ») prolongé par un thalweg de ZCPS (ligne verte en forme de « voie de chemin de fer »), s’est installé durablement entre le nord de l’Australie et le sud de Fidji. Dans ce vaste thalweg, plusieurs minimums dépressionnaires se sont formés et se sont déplacés d’ouest en est, occasionnant lors de leur passage à proximité du pays un renforcement des pluies et du vent : un premier s’est fait ressentir entre le 7 et le 13 mars d’abord, suivi d’un second entre le 15 et le 21 mars. À chaque fois, on a assisté à un renforcement significatif des pluies.

Carte analyse du 15 03 2024 23h loc

Carte d’analyse du 15 mars 2024 à 23 h loc.
(guide des symboles de la carte d’analyse)
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie

 

Image en composition colorée du satellite Himawari 9, réflectivité radar et pression atmosphérique au niveau de la mer du modèle CEP 0.125, le vendredi 8 mars 2024 à 17h30 loc.

Image en composition colorée du satellite Himawari 9, réflectivité radar et pression atmosphérique au niveau de la mer du modèle CEP 0.125, le vendredi 8 mars 2024 à 17h30 loc. Les flèches illustrent l’advection d’air instable en provenance d’Est-Nord-Est et responsable de la dégradation du temps sur la Nouvelle-Calédonie. La lettre D indique la position du minimum dépressionnaire.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie

 

 Bilan des précipitations

Les cumuls de pluies enregistrés du 3 au 21 mars s’échelonnent entre 31 mm à Ouaco sur la commune de Kaala-Gomen et 717 mm à Goro Ancienne Pépinière (PRNC) sur la commune de Yaté. Les précipitations ont touché tout le pays mais ont été plus abondantes sur l’extrême sud de la Grande Terre, la côte Est et les Loyauté. Sur les communes de Thio, Lifou, l’île des Pins, Mont-Dore, Yaté, Ouvéa et Bélep, les normales de cumuls mensuels ont été dépassées. Borindi (commune de Thio) est la station qui atteint son plus fort ratio par rapport à la normale de mars : on y enregistre 1,65 fois plus de pluies qu’habituellement en un mois complet.

Au-delà des cumuls totaux sur 19 jours, on a aussi observé localement de fortes averses sur de courtes périodes :

  • Aux stations de Goro Ancienne Pépinière PRNC (Yaté) et La Foa, au cours des journées du 3 et 4, on a observé des cumuls de pluie en 2 heures ou en 3 heures qui ont dépassé la durée de retour* de 5 ans.
  • Le 8 mars à nouveau, un cumul de durée de retour* 5 ans a été dépassé. C’est à Nessadiou (Bourail) cette fois-ci qu’on l’a observé, entre 17 et 19 heures.
  • Enfin, entre le 19 et le 21, aux pluviomètres de Bouraké (Boulouparis), Ouanaham (Lifou) et Borindi (Thio), on observe encore des cumuls dépassant les durées de retour* 5 ans sur des durées respectives de 2 heures, 6 heures et 72 heures. A Borindi d’ailleurs, le 19, la station atteint un record de rang 2 de précipitations en 1 jour pour un mois de mars, avec 281,6 mm tombés ce jour-là (précédent record : 332,4 mm en 24 heures le 8 mars 1995).

Cumuls de précipitations mesurés entre le 03/03/2024 à 00h00 et le 22/03/2024 à 00h00 loc.
Cumuls de précipitations mesurés entre le 03/03/2024 à 00h00 et le 22/03/2024 à 00h00 loc. La couleur appliquée à la commune correspond au cumul mesuré le plus élevé.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

Durée de retour

Un cumul de durée de retour 5 ans signifie qu’un tel cumul ne revient qu’une fois tous les 5 ans en moyenne au lieu où on l’a enregistré. Autrement dit, chaque année, on a une chance sur 5 de pouvoir l’observer à ce même endroit.

 Bilan des vents

Bien que le vent ait été modéré durant cette période de mauvais temps du 3 au 21 mars (vents moyens quotidiens sur la période compris entre 5 et 6 kt les 3 et 4 mars, et entre 15 et 17 kt du 10 au 12 mars), il s’est parfois renforcé passagèrement, notamment entre le 9 et le 12 mars à l’approche d’un minimum dépressionnaire. C’est à cette occasion que l’on a enregistré les plus fortes rafales : sur l’ensemble des stations de mesure, elles s’échelonnent entre 56 km/h le 9 à 13h42 à Koné, et 105 km/h le 9 à 08h55 à Goro Usine (PRNC). En plus de Goro Usine (PRNC), une seule autre station a dépassé les 100 km/h en rafales : il s’agit de la station du Faubourg-Blanchot à Nouméa, avec 101 km/h le 10 à 21h06.

Rafales maximales mesurées entre le 09/03/2024 à 00h00 et le 12/03/2024 à 00h00 locRafales maximales mesurées entre le 09/03/2024 à 00h00 et le 12/03/2024 à 00h00 loc.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

Bilan de la foudre

Au cours de la période du 3 au 21 mars, on dénombre sur la Nouvelle-Calédonie et ses abords (limite définie par le rectangle noir sur la carte ci-dessous), pas moins de 62 414 éclairs dont plus de 11 000 ont touché le sol au cours de ces 19 jours. Mais c’est principalement au cours des journées du 3 et du 4 mars que l’on comptabilise la plus forte activité électrique, avec 48 174 éclairs en 2 jours, dont 5 221 d’entre eux ont touché le sol sur le domaine terrestre de Nouvelle-Calédonie.
 
 Nombre d’éclairs enregistrés par le réseau de détection de la foudre de la Nouvelle-Calédonie entre le 3 et le 21 mars 2024
Nombre d’éclairs enregistrés par le réseau de détection de la foudre de la Nouvelle-Calédonie entre le 3 et le 21 mars 2024.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

Nombre d’éclairs enregistrés par le réseau de détection de la foudre de la Nouvelle-Calédonie entre le 3 et le 4 mars 2024.
Nombre d’éclairs enregistrés par le réseau de détection de la foudre de la Nouvelle-Calédonie entre le 3 et le 4 mars 2024.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

JMM2024


Depuis plus de 150 ans, l’Organisation Mondiale de la Météorologie occupe une place privilégiée dans l’action climatique, notamment grâce au partage des données mesurées entre les différents services météorologiques.

Cet échange est essentiel pour comprendre le climat actuel et les évolutions à venir : la connaissance du climat passé et actuel à l'échelle mondiale permet de mieux simuler le climat du futur. Et Météo-France Nouvelle-Calédonie y participe activement, en particulier à travers le travail de 2 divisions.

Tout d’abord par la réalisation de mesures météorologiques sur l’ensemble du territoire. Ces données sont disponibles grâce au travail réalisé par la division Observation qui a en charge de déployer les stations et de maintenir les différents équipements : capteurs des stations de surface (thermomètre, pluviomètre, anémomètre, télémètre...), système automatique de radiosondage, réceptions satellites, réseau foudre, radars...

 

La division Observation
en chiffres clés

Maintenance de la station du Phare AmédéeMaintenance de la station du Phare Amédée   73
 

Stations de mesure réparties sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie (57 stations automatiques et 11 postes bénévoles) et sur Wallis-et-Futuna (5 stations automatiques).

211   216
Anomalies détectées et corrigées sur le réseau de mesures en 2023 : 185 pour la Nouvelle-Calédonie et 26 pour Wallis-et-Futuna.   Jours de mission pour la maintenance des moyens d’observation de la Nouvelle-Calédonie en 2023, dont 20 jours pour la maintenance de la station située sur les îles Chesterfield.

 

 

 


Ensuite par le contrôle de ces données. Ce travail est réalisé par deux entités :

  • le service Prévision qui supervise les données en temps quasi réel, permettant ainsi de détecter rapidement une incohérence de mesure ;
  • la section Mémoire du Climat du service Climatologique qui assure quotidiennement la collecte, la validation et la qualification des données et métadonnées utiles à la caractérisation et à l’étude du climat de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna.

Et par la gestion des données passées, informations essentielles pour caractériser le climat actuel. C’est cette même section Mémoire du Climat qui s’occupe de la recherche, de la sauvegarde et de l’homogénéisation des séries de données anciennes relatives au climat de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna.

La section Mémoire du Climat du service Climatologique
en chiffres clés

Contrôle des donnéesContrôle des données mesurées par les stations

12 305 103
Données contrôlées et validées en 2023
155 mL  ArchiveGestion des archives du climat
Mètres linéaires de documents anciens inventoriés dans la salle des archives en 2023 

 


Grâce à ces activités quotidiennes, les données météorologiques de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna sont intégrées dans les modèles numériques de prévision climatique et participent aux simulations d’évolution du climat sur les 100 prochaines années.


 

 

Des simulations climatiques d’échelle fine au service des politiques d’adaptation au changement climatique

« Face à des défis environnementaux sans précédent, nous ne sommes pas de simples observateurs. Nous sommes plutôt appelés à être des acteurs du changement. »
(propos de Celeste Saulo Secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale)

Être acteur du changement signifie participer à la définition de stratégies d’atténuation et d’adaptation.

 
Pour anticiper les impacts futurs du changement climatique et définir des stratégies d’adaptation, il est nécessaire de disposer de simulations climatiques à échelle fine. Ces simulations régionalisées sont disponibles pour la métropole, mais cela n’est pas encore le cas pour les territoires d’outre-mer. L’ambition de Météo-France est de construire une compétence et une organisation pérenne visant à garantir une production climatique de données d’échelle fine pour l’outre-mer, ainsi que la mise en place de services climatiques similaires à ceux proposés en métropole. Le premier objectif sera de fournir d’ici fin 2025 de premières simulations régionalisées à haute résolution (2,5 km) sur la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, les Antilles-Guyane, la Réunion, Mayotte et les îles les plus peuplées de la Polynésie-Française. Les résultats permettront en particulier de décliner le principe d’une Trajectoire de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC) mis en œuvre pour la métropole depuis 2023.

 

Logo CLIPSSA coul FR    Cet objectif de disposer de simulations climatiques à échelle fine sur le Pacifique est partagé par le projet régional CLIPSSA, Climat du Pacifique, Savoirs Locaux et Stratégies d’Adaptation. Mené conjointement par l’Agence Française de Développement, Météo-France et l’Institut de Recherche pour le Développement, ce projet a pour mission de renforcer les capacités des pouvoirs publics et des populations du Pacifique sud à anticiper les effets du changement climatique à l’échelle locale et à construire des réponses d’adaptation.

Pour y arriver, ce projet s’appuie sur les sciences du climat et les sciences sociales et avance en concertation avec les acteurs clés des différents territoires afin de définir les secteurs prioritaires pour les plans d'adaptation.


Clipssa modelisation ptt

Bilan établi avec les données disponibles le 13 février.

Toutes les heures sont données en heures locales de Nouvelle-Calédonie.

Formation et évolution du phénomène

Le jeudi 1er février 2024, un minimum dépressionnaire de 1 001 hPa se forme dans le thalweg de mousson, à environ 1 000 km dans l’ouest de la Nouvelle-Calédonie. Les premières pluies associées à ce phénomène abordent le pays dans la nuit du 1er au 2.

Au cours des journées du 2 et 3 février, la dépression suit une trajectoire qui la rapproche du nord de la Grande Terre. Le 3 au soir, elle se situe sur Bélep et sa pression au centre vaut 999 hPa. De premières averses balayent déjà le pays d’ouest en est au cours de ces 2 journées, touchant principalement la moitié sud de la Grande Terre, la côte Est et les îles Loyauté.

Image en composition colorée du satellite Himawari 9 + réflectivité radar le samedi 3 février 2024 à 9h00 loc.
Image en composition colorée du satellite Himawari 9 + réflectivité radar le samedi 3 février 2024 à 9h00 loc. (La position de la dépression est indiquée par la lettre « D » sur l’image. Les flèches illustrent l’enroulement du vent et des nuages bas autour du centre de cette dépression).
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie

Au cours des journées du 4 au 7, la dépression change de route et bifurque vers le nord-ouest sans se creuser. Le mercredi 7 en journée, elle vaut 1 000 hPa et se situe à la position 15°S / 160°E, soit à environ 800 km dans le nord-ouest de Bélep. Elle draine alors un flux de nord-est très humide provoquant des averses orageuses sur l’ensemble du pays. Le vent est modéré mais des rafales avoisinent quand-même les 70 km/h localement. Au cours de cette période, des vigilances jaunes, voire orange pour fortes pluies et orages sont de vigueur tour à tour sur l’ensemble du territoire.

Carte de vigilance valable du 4 février 2024 à 06 h au 5 février 2024 à 06 h.
Carte de vigilance valable du 4 février 2024 à 06 h au 5 février 2024 à 06 h.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie

À partir du jeudi 8 février, renforcée par des conditions favorables, la dépression se creuse jusqu’à 996 hPa et atteint le stade de dépression tropicale faible (TD05f). Elle engage alors une route vers l’est qui la mène vers le Vanuatu. Ce jour-là, les averses les plus fortes touchent principalement le nord de la Grande Terre.

Carte de trajectoire de la dépression tropicale faible TD05f entre le 8 février 2024 à 05 h et le 11 février 2024 à 17 h.
Carte de trajectoire de la dépression tropicale faible TD05f entre le 8 février 2024 à 05 h et le 11 février 2024 à 17 h.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie

Enfin, du 9 au 11, au fur et à mesure que la dépression s’éloigne du pays, les averses se font de plus en plus rares et de moins en moins fortes. Seuls quelques millimètres de pluie sont enregistrés çà et là sur le pays. Ce n’est qu’au cours de la journée du 12, alors que la dépression se trouve entre Fidji et le Vanuatu que survient une nouvelle dégradation du temps : portées par un flux vigoureux d’alizés instables occasionnant des rafales parfois supérieures à 70 km/h, des averses balayent le pays du sud au nord tout au long de la journée.

 

Bilan des précipitations

Les pluies mesurées entre le 1er et le 12 février s’échelonnent entre 31 mm à Poé (Bourail) et 536 mm à Ponérihouen. Elles ont principalement concerné la côte Est et Maré. Sur les communes de Poya, Kaala-Gomen, Hienghène, Touho, Poindimié, Ponérihouen et Ouvéa, il est tombé l’équivalent d’un mois à un mois et demi de pluie environ. Sur Maré, le cumul mesuré à La Roche équivaut à environ 2 deux mois et demi de précipitations.

Sur Maré, des averses d’une rare intensité se sont produites le samedi 3 février entre 8 h et 14 h environ. En particulier, entre 10 h et 13 h environ, le pluviomètre de La Roche a enregistré 281,6 mm, soit l’équivalent d’un mois et demi de précipitations. Une telle intensité pluviométrique en 3 heures n’avait jamais été atteinte, ni à La Roche, ni à aucune autre station en Nouvelle-Calédonie. À La Roche, le précédent record de cumul en 3 heures date du 23 février 2000 avec 257,8 mm. Toutes stations confondues, le précédent record de cumul en 3 heures avait été enregistré le 29 février 2020 à la station Goro Usine (PRNC) au Mont-Dore avec 280,6 mm.

Cumuls de précipitations mesurés entre le 01/02/2024 à 00h00 et le 12/01/2023 à 23h00 loc.
Cumuls de précipitations mesurés entre le 01/02/2024 à 00h00 et le 12/01/2023 à 23h00 loc. La couleur appliquée à la commune correspond au cumul mesuré le plus élevé. Les valeurs de cumul sont indiquées pour les communes ayant au moins une station qui a mesuré plus de 100 mm.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

Bilan des vents

De fortes rafales, généralement comprises entre 30 et 40 kt (55 à 70 km/h), ont soufflé tout au long de la période. L’anémomètre situé à Montagne des Sources (Yaté) a enregistré la plus forte vitesse de rafale avec 94 km/h, le dimanche 4 février à 22h38.

Rafales maximales mesurées entre le 01/02/2024 à 00h00 et le 12/01/2023 à 23h00 loc.
Rafales maximales mesurées entre le 01/02/2024 à 00h00 et le 12/01/2023 à 23h00 loc.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

hautparleur AVIS DE
CONCOURS


2 postes de TECHNICIEN(NE)S SUPÉRIEUR(E)S DE LA MÉTÉOROLOGIE filière "EXPLOITATION"

Au SERVICE MÉTÉO ET CLIMAT DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE


Date limite d'inscription : jeudi 21 mars 2024

 

POURQUOI CANDIDATER ?

  • En nous rejoignant via ce concours, vous entrez à la fois dans la fonction publique territoriale de la Nouvelle-Calédonie et dans un établissement météorologique reconnu mondialement.
    Ces deux entités contribuent à la sécurité des Calédoniens.
  • Une fois reçu(e) au concours, vous devenez fonctionnaire stagiaire et vous êtes rémunéré(e) pendant votre formation, environ 299 000 FCFP brut la première année et 307 000 FCFP brut la deuxième année d’études.

Après votre formation, vous serez titularisé(e) dans le corps des Techniciens Supérieurs de la Météorologie (engagement de 5 ans au service de la Nouvelle-Calédonie).

  • Vous suivrez une formation spécifique de 2 ans, dont 1 an à l’École Nationale de la Météorologie (ENM) qui se situe au sud-ouest de Toulouse.

POUR QUEL MÉTIER ?

 

MeteoFrance

Les techniciens supérieurs de la météorologie filière exploitation contribuent tout ou partie à l’analyse, à la conception et à la réalisation de produits, d’études et de services, et sont au cœur des activités

Administrer, analyser, traiter, valoriser des bases de données météorologiques constituent également une composante importante de ces métiers.

Des passerelles vers d'autres métiers de la météorologie et des perspectives d’évolution de carrière pourraient se présenter.


 

⇒ Établi à partir des données disponibles le 11/01/2024

Résumé

L’année 2023 s’est principalement déroulée sous l’influence d’un épisode El Niño de forte intensité, précédé en début d’année de conditions La Niña déclinantes.

PRÉCIPITATIONS

  Le bilan pluviométrique de la Nouvelle-Calédonie en 2023 est déficitaire. Le cumul annuel moyen sur le pays s’établit à 1 385 mm, soit 12 % de moins que la valeur de référence (1991-2020). Ce bilan moyen cache de fortes disparités d’un mois à l’autre, ainsi qu’un contraste notable entre le nord et le sud du pays :
  • Entre janvier et avril, la Nouvelle-Calédonie a été régulièrement arrosée, avec plusieurs épisodes de fortes pluies qui ont touché, région après région, l’ensemble du pays et ont apporté des cumuls conformes aux valeurs de saison.
  • Entre mai et décembre, avec la survenue d’El Niño, de hautes pressions se sont installées durablement au voisinage du pays, favorisant un déficit hydrique sur la région Pacifique sud-ouest durant toute cette période. Ainsi, en Nouvelle-Calédonie, le trimestre mai-juin-juillet 2023 est le 2ᵉ trimestre mai-juin-juillet le plus sec depuis le début des mesures ; le bimestre novembre-décembre 2023 est le bimestre novembre-décembre le plus sec depuis le début des mesures, avec au passage des conditions très favorables aux incendies au cours de ces 2 derniers mois. Toutefois, durant cette période de mai à décembre propice à la sécheresse, les mois d’août, septembre et octobre ont été le théâtre de 4 épisodes de fortes pluies aussi intenses qu’inattendus. Les 3 premiers épisodes de pluie ont été déclenchés par la formation d’instabilités passagères en haute atmosphère, localisées au-dessus du pays et combinées à un océan anormalement chaud sur la région. Le dernier est dû au passage du cyclone tropical très précoce LOLA du 24 au 29 octobre. Ces pluies répétées ont propulsé le trimestre août-septembre-octobre 2023 au 2ᵉ rang des trimestres août-septembre-octobre les plus arrosés en Nouvelle-Calédonie depuis le début des mesures.

TEMPÉRATURES

  Avec une température moyenne annuelle de 23,5 °C en 2023, l’écart à la normale 1991-2020 est de – 0,1 °C, faisant de 2023 l’année la plus fraîche de ces 17 dernières années en Nouvelle-Calédonie, à égalité avec 2019 et 2013. Ces températures relativement fraîches au regard du contexte de réchauffement climatique actuel (+1,3 °C en 50 ans en Nouvelle-Calédonie) s’expliquent principalement par la survenue en juin de l’épisode El Niño de forte intensité.

Au fil des mois, les températures ont régulièrement oscillé autour des valeurs de saison. On observe cependant :

  • En juin et août : des nuits particulièrement fraîches (3 stations ont battu des records de froid en août).
  • En décembre : une notable envolée des températures qui a été l’occasion d’un record de température maximale en moyenne pays, entre le 24 et le 26 décembre.

 

 

Le bilan complet

 

 

   1- Contexte climatique planétaire et régional en 2023 : El Niño doublé du réchauffement climatique
2- Bilan des précipitations en Nouvelle-Calédonie : un cumul annuel déficitaire qui cache de fortes disparités d’un mois à l’autre
       Cumul annuel, rapport à la normale et classement de l’année 2023
       Répartition géographique des précipitations
       Évolution des précipitations au fil des mois
       Épisodes pluvieux remarquables
       Valeurs extrêmes
3- Bilan des températures en Nouvelle-Calédonie : des nuits hivernales bien fraîches, comme on n’en avait pas connues depuis longtemps.
       Température annuelle, écart à la normale et classement de l’année 2023
       Évolution des températures au fil des mois
       Valeurs extrêmes
4- Bilan de foudroiement
       Chiffres clés
       Niveau kéraunique
       Densité de foudroiement
       Densité de points de contact

 

1- Contexte climatique planétaire et régional en 2023 : El Niño doublé du réchauffement climatique

À l’échelle planétaire, dans un contexte de réchauffement climatique toujours croissant, doublé de l’apparition du phénomène El Niño dès juin 2023, la température moyenne observée à la surface du globe dépasse la référence 1850-1900 de +1,48 °C (estimation proposée par le Copernicus, le 9 janvier 2024), faisant de 2023 l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis plus d’un siècle (illustration 1). D’après l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), « Le phénomène El Niño 2023-2024 risque d’aggraver encore la chaleur en 2024, car c’est généralement après être arrivé à son apogée qu’il a le plus d’impact sur les températures mondiales. » (source : Un climat 2023 record, avec des répercussions majeures – OMM, 30 novembre 2023).

 Évolution des anomalies de température planétaire annuelle entre 1881 et 2023, par rapport à la période de référence 1850-1900.
Illustration 1 : Évolution des anomalies de température planétaire annuelle entre 1881 et 2023, par rapport à la période de référence 1850-1900.

Source : NASA/GISS/GISTEMPv4

Associé à ce réchauffement climatique global, l’océan planétaire a lui aussi connu une remarquable envolée de ses températures en 2023 : avec depuis juillet, une hausse de l’ordre de +0,3 °C au-dessus des valeurs les plus chaudes jamais enregistrées jusqu’à présent (source : NOAA OISST V2.1), la température de l’océan à l’échelle planétaire est la plus élevée que l’on ait connue depuis le début des mesures (illustration 2).

Températures quotidiennes de l’océan à l’échelle planétaire en 2023 (courbe noire), comparativement à l’année 2022 (courbe orange) et aux années 1981 à 2021 (courbes grises).Illustration 2 : Températures quotidiennes de l’océan à l’échelle planétaire en 2023 (courbe noire), comparativement à l’année 2022 (courbe orange) et aux années 1981 à 2021 (courbes grises).
Source : Climate réanalyser – NOAA OISST V2.1

Dans l’océan Pacifique, l’année 2023 a débuté sous l’influence d’un épisode La Niña déclinant. Puis dès le mois de juin, un épisode El Niño s’est mis en place et a rapidement gagné en intensité. Il a atteint un stade de forte intensité dès le mois d’octobre et a encore continué à gagner en intensité jusqu’en toute fin d’année (illustration 3).

Évolution de l’indice Nino 3.4, indice qui traduit la présence et l’intensité de La Niña et d’El Niño, entre janvier 2022 et décembre 2023.
Illustration 3 : Évolution de l’indice Nino 3.4, indice qui traduit la présence et l’intensité de La Niña et d’El Niño, entre janvier 2022 et décembre 2023.
Source : Mercator Océan PSY3V4

Au voisinage de la Nouvelle-Calédonie, les épisodes La Niña et El Niño ont entraîné une évolution atypique des anomalies de température de surface de l’eau en 2023, sans doute dus à l’effet combiné du réchauffement climatique planétaire et de l’épisode La Niña qui s’était mis en place en 2022 : cela avait conduit à l’apparition d’anomalies d’eaux chaudes record à l’ouest du Pacifique équatorial et jusqu’au voisinage de la Nouvelle-Calédonie (voir le Bilan climatique 2022), occasionnant un temps exceptionnellement pluvieux et chaud sur le pays en 2022. Ces eaux anormalement chaudes aux abords du pays avaient atteint une telle intensité qu’elles ont persisté jusqu’en septembre 2023, et ce, malgré l’émergence d’El Niño dès juin 2023 qui aurait dû apporter des eaux froides à l’ouest du bassin Pacifique. Ce n’est qu’à partir d’octobre que des anomalies froides y ont enfin pris place (illustration 4).

Anomalies de température de surface de l’océan Pacifique au cours des trimestres jan-fév-mars, avr-mai-juin, juil-août-sept, et oct-nov-déc de l’année 2023.
Illustration 4 : Anomalies de température de surface de l’océan Pacifique au cours des trimestres
jan-fév-mars, avr-mai-juin, juil-août-sept, et oct-nov-déc de l’année 2023.

Source : Climate réanalyser - ECMWF ERA.5 ; Période de référence : 1979-2000

Ainsi, dans ce contexte de surchauffe océanique en 2023, le temps et les régimes de pluie en Nouvelle-Calédonie ont été particulièrement bouleversés tout au long de l’année.

2- Bilan des précipitations en Nouvelle-Calédonie : un cumul annuel déficitaire qui cache de fortes disparités d’un mois à l’autre

Cumul annuel, rapport à la normale et classement de l’année 2023

Le bilan pluviométrique de la Nouvelle-Calédonie en 2023 est déficitaire. Le cumul annuel moyen1 sur le pays s’établit à 1 385 mm, soit 12 % de moins que la valeur de référence (1991-2020). Bien que l’année 2023 se classe parmi les années sèches en Nouvelle-Calédonie (illustration 5), son cumul annuel moyen cache en réalité de fortes disparités d’un trimestre à l’autre, ainsi qu’un contraste notable entre le nord et le sud du pays.

 

Classement des années de 1961 à 2023, établi sur la base du cumul annuel moyen de pluies en Nouvelle-Calédonie.

Illustration 5 : Classement des années de 1961 à 2023, établi sur la base du cumul annuel moyen de pluies en Nouvelle-Calédonie.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie

Note : 1/ Moyenne établie à partir des données de 16 stations météorologiques disposant de normales 1991-2020 et réparties uniformément sur la Nouvelle-Calédonie..

Répartition géographique des précipitations

En 2023, les cumuls annuels de pluie s’échelonnent entre 659 mm à la station de Ouaco (commune de Kaala-Gomen) et 3 065 mm à la station de Montagne des Sources (commune de Yaté). Les cumuls annuels ont été majoritairement déficitaires du fait de nombreux mois très peu arrosés entre mai et décembre. C’est surtout la moitié nord de la Grande Terre ainsi que Lifou et Ouvéa qui ont connu les déficits les plus importants, avec jusqu’à - 27 % de déficit de pluie à Voh. Seul le sud de la Grande Terre et Maré ont connu des conditions légèrement excédentaires en moyenne annuelle, car arrosés plus abondamment que les autres régions par les quelques épisodes de fortes pluies qui ont abordé le pays au cours de cette année (illustration 6).

Cumuls annuels de précipitations (en mm) et rapports aux normales 1991-2020 des cumuls annuels de précipitations en 2023 (en %).

Illustration 6 : Cumuls annuels de précipitations (en mm) et rapports aux normales 1991-2020
des cumuls annuels de précipitations en 2023 (en %).
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie
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Épisodes des précipitations au fil des mois

En 2023, les mois se suivent mais ne se ressemblent pas. En effet, hormis durant les 4 premiers mois de l’année au cours desquels on a connu des pluies conformes aux valeurs de saison, des extrêmes de précipitations se sont succédé au cours des mois suivants, comme en témoigne l’illustration 7 .

 

Cumuls mensuels moyens de précipitations en 2023 en Nouvelle-Calédonie au regard des normales mensuelles 1991-2020.

Illustration 7 : Cumuls mensuels moyens de précipitations en 2023 en Nouvelle-Calédonie au regard des normales mensuelles 1991-2020.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

 

De janvier à avril 2023, et dans la continuité de l’année 2022, sous les effets persistants de La Niña, le temps est souvent resté instable avec un temps tropical très présent (+45 % de jours supplémentaires) aux dépens d’un alizé stable en retrait (– 25 % de jours supplémentaires) par rapport aux normales de saison (illustration 8).

Nombre de jours de chaque type de temps entre janvier et avril 2023 (en bleu) par rapport aux normales 1991-2020 (en orange)

Illustration 8 : Nombre de jours de chaque type de temps entre janvier et avril 2023 (en bleu) par rapport aux normales 1991-2020 (en orange)
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

Durant cette période, six phénomènes cycloniques ont été comptabilisés, doublés de 4 épisodes de fortes pluies :

Malgré cette succession de mauvais temps au cours de ces 4 premiers mois, le bilan pluviométrique est conforme aux valeurs de saison (– 5 % de pluie par rapport aux normales) car les pluies associées à ces épisodes n’ont touché que partiellement le pays.

De mai à août, le temps a été exceptionnellement sec et frais (record de sécheresse de rang 2 à l’échelle du pays). Cette période s’est déroulée dans une phase de transition très rapide d’ENSO2 : alors que des conditions neutres étaient présentes en mai, l’émergence d’El Niño durant le trimestre juin-juillet-août a été favorable à l’installation durable de hautes pressions sur le Pacifique ouest, comme en témoigne leur configuration en « fer à cheval », caractéristique d’El Niño (illustration 9, zone hachurée). En Nouvelle-Calédonie, ces hautes pressions ont agi comme un rempart faisant obstacle aux descentes d’air tropical humide venant de l’équateur ainsi qu’aux perturbations australes venant du sud. Elles ont été propices à la recrudescence d’alizés stables sur le pays (+ 35 % par rapport aux normales 1991-2020). Les perturbations australes, habituellement vectrices de pluies sur la Nouvelle-Calédonie en cette saison, ont circulé le long du 40ᵉ Sud au cours de cette période et n’ont occasionné que des fronts froids peu actifs, donc peu pluvieux. Ainsi, on a enregistré au cours des mois de mai à juillet 2023 un déficit cumulé de pluie de - 74 %, ce qui classe ce trimestre au 2ᵉ rang des trimestres mai-juin-juillet les plus secs depuis le début des mesures, après celui de 1957 (- 75 %). Ce n’est qu’à la toute fin du mois d’août, à partir du 30, que les pluies sont véritablement revenues.

Illustration9 ptt

Illustration 9 : Anomalies de pression atmosphérique au cours du trimestre juin-juillet-août 2023.
Source : Climate réanalyser - ECMWF ERA.5 ; Période de référence : 1979-2000

Note : 2/ ENSO : El Niño Southern Oscillation. C’est le phénomène climatique qui provoque l’oscillation entre El Niño, La Niña et la phase neutre.

De fin août à octobre, le temps a été exceptionnellement pluvieux (record de précipitations de rang 2 à l’échelle du pays). Durant cette période, les conditions El Niño étaient en place et l’on s’inquiétait fortement que la sécheresse précoce amorcée au cours du trimestre précédent ne persiste et n’entraîne la Nouvelle-Calédonie vers une sécheresse sévère. En effet, de hautes pressions atmosphériques cohérentes avec la présence d’El Niño sont restées comme prévu présentes durant ces 3 mois d’août à octobre sur l’ouest du Pacifique, couvrant la Nouvelle-Calédonie (illustration 10). Mais c’était sans compter sur la persistance d’anomalies chaudes de l’océan au voisinage de la Nouvelle-Calédonie qui, couplées à des instabilités passagères en haute atmosphère, ont permis à 3 reprises, les 30 et 31 août, les 14 et 15 septembre et le 17 octobre, de déclencher d’intenses épisodes pluvieux. À ces pluies s’ajoute aussi le passage du cyclone tropical LOLA du 24 au 29 octobre, cyclone très précoce qui a occasionné d’importantes précipitations, notamment sur la côte Est et l’extrême sud de la Grande Terre ainsi qu’aux Loyauté. Au total, on a enregistré au cours des mois d’août à octobre 2023, un excédent de pluie de +124 % en moyenne pays. Ainsi, et contre toute attente, ce trimestre se classe au 2ᵉ rang des trimestres août-septembre-octobre les plus pluvieux depuis le début des mesures après celui de 2022 (+ 174 %). Les quantités d’eau apportées au cours de ces 3 mois ont permis de rééquilibrer complètement le manque d’eau du trimestre précédent, ce qui présageait de connaître une fin d’année 2023 à l’abri d’une sécheresse sévère. Hélas, les mois de novembre et décembre 2023 ont à nouveau apporté leur lot de surprises !

Anomalies de pression atmosphérique au cours du trimestre août-septembre-octobre 2023.
Illustration 10 : Anomalies de pression atmosphérique au cours du trimestre août-septembre-octobre 2023.
Source : Climate réanalyser - ECMWF ERA.5 ; Période de référence : 1979-2000

En novembre et décembre, le temps redevient très sec (record de sécheresse de rang 1 à l’échelle du pays), les alizés soutenus soufflent sans discontinuer et le risque d’incendie devient extrême. En cette fin d’année 2023, El Niño a atteint sa pleine maturité : des anomalies froides de température de surface de l’océan se sont enfin mises en place au voisinage de la Nouvelle-Calédonie (illustration 4), favorisant un alizé soutenu omniprésent (50 jours consécutifs entre le 29 octobre et le 18 décembre) et un temps très sec. En deux mois, on n’enregistre à l’échelle du pays que 70 mm de pluies (principalement tombées durant la deuxième quinzaine de décembre) au lieu des 230 mm habituellement attendus en cette saison. Ainsi, avec un déficit de pluie de - 70 %, le bimestre novembre / décembre 2023 est le plus sec parmi tous les bimestres novembre / décembre observés depuis le début des mesures. Le risque d’incendies est exacerbé. Le 11 décembre, c’est d’ailleurs toute la Grande Terre qui se trouve en risque de feu « extrême » (illustration 11). Ce n’est qu’à partir du 18 décembre qu’un temps chaud et humide commence à concerner le pays, apportant çà et là le retour de quelques pluies.

Carte du risque de feu de forêt publiée sur le site Internet meteo.nc le lundi 11 décembre 2023.
Illustration 11 : Carte du risque de feu de forêt publiée sur le site Internet meteo.nc le lundi 11 décembre 2023.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

Épisodes pluvieux remarquables

Dans ce paragraphe, nous nous intéresserons aux épisodes pour lesquels au moins une station a enregistré un cumul quotidien ≥ 50 mm, et si le cumul pays moyen de l’ensemble des stations disponibles ce jour-là est ≥ 50 mm sur la durée totale de l’épisode. (Sur le graphique de l’illustration 12, on a néanmoins rajouté l’épisode correspondant au passage du cyclone LOLA bien que celui-ci n’ait pas occasionné de pluies ≥ 50 mm en moyenne pays).

L’année 2023 ne restera pas, comme sa prédécesseuse, une année mémorable en termes d’épisodes pluvieux remarquables. Néanmoins, les 4 premiers mois de l’année ont été marqués par 7 phénomènes pluvieux typiques de la saison humide. On a connu par ailleurs au cours des mois d’août à octobre 3 épisodes de fortes pluies plutôt inattendus en cette saison ainsi que la survenue du cyclone tropical LOLA, particulièrement précoce (illustration 12)

Épisodes pluvieux les plus remarquables en 2023.
Illustration 12 : Épisodes pluvieux les plus remarquables en 2023. La taille des bulles est proportionnelle au cumul de pluie moyen de l’épisode (la valeur du cumul moyen au cours de l’épisode, exprimée en mm, est indiquée au centre de chaque bulle).

Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

Valeurs extrême
  • Valeurs extrêmes des cumuls mensuels (parmi 66 points d’observation)

Les cumuls mensuels les plus faibles valent 0,0 mm. Ils ont été mesurés aux stations de Bouraké, Koumac et La Tontouta (Païta), tous les trois en novembre.

Le cumul mensuel le plus élevé vaut 690,0 mm. Il a été enregistré à la station de Ouinné (Yaté) en mars.

  • Valeur maximale du cumul maximal mesuré en une journée (parmi 66 points d’observation)

Le 16 mars, la station Rivière Blanche (Yaté) a enregistré le cumul maximal en une journée le plus important de l’année, avec 294,6 mm.

  • Records de cumuls annuels et mensuels (parmi 57 points d’observation effectuant des mesures depuis plus de 20 années)

Alors qu’en 2022, 12 stations de mesure battaient leur record de cumul annuel de précipitation, aucune station ne bat de record de cumul annuel en 2023.

En revanche, 18 records de cumuls mensuels de précipitation sont battus cette année, dont 15 lors du seul mois de septembre (tableau 1), notamment du fait de la perturbation pluvieuse du 14 et 15 septembre .

StationDébut des mesuresCumul mensuel record en 2023Mois
NOUMEA 1950 344,4 mm avril
MAGENTA 1964 377,1 mm avril
MOUE 1972 282,3 mm août
MONTAGNE SOURCES 1989 553,3 mm septembre
YATE MAIRIE 1993 414,9 mm septembre
BORINDI 1992 385 mm septembre
LA COULEE 1979 332,2 mm septembre
COL ROUSSETTES 1985 271,1 mm septembre
PLUM 1951 270,3 mm septembre
MEA 1992 261,7 mm septembre
BOULARI 1981 236 mm septembre
DUMBEA 1989 224,4 mm septembre
POE 1988 210,6 mm septembre
MAGENTA 1964 173,9 mm septembre
POCQUEREUX 1985 164,2 mm septembre
BOULOUPARIS 1955 148,6 mm septembre
LA OUENGHI 1973 118,8 mm septembre
BOURAKE 2000 108,2 mm septembre

Tableau 1 : Stations de mesure qui battent leur propre record de cumul mensuel de pluie en 2023.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

3- Bilan des températures en Nouvelle-Calédonie : des nuits hivernales bien fraîches, comme on n’en avait pas connues depuis longtemps.

Température annuelle, écart à la normale et classement de l’année 2023

Avec une température moyenne annuelle3 de 23,5 °C en 2023, l’écart à la normale climatologique 1991-2020 est de – 0,1 °C, faisant de 2023 l’année la plus fraîche de ces 17 dernières années en Nouvelle-Calédonie, à égalité avec 2019 et 2013 (illustration 13). Ces températures relativement fraîches au regard du contexte de réchauffement climatique actuel (+1,3 °C en 50 ans en Nouvelle-Calédonie) s’expliquent principalement par la survenue en juin de l’épisode El Niño de forte intensité. Ce dernier a occasionné des nuits particulièrement fraîches au cœur de l’hiver, en juin et en août, ainsi que des journées elles aussi en dessous des valeurs saisonnières entre août et novembre (illustrations 14 et 15).

 

Écart à la normale 1991-2020 des températures moyennes annuelles en Nouvelle-Calédonie de 1965 à 2023. La ligne en pointillés montre la tendance au réchauffement.
Illustration 13 : Écart à la normale 1991-2020 des températures moyennes annuelles en Nouvelle-Calédonie de 1965 à 2023. La ligne en pointillés montre la tendance au réchauffement.
Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

 

Note : 3/ Moyenne établie à partir des données de 9 stations météorologiques disposant de normales 1991-2020 et réparties uniformément sur la Nouvelle-Calédonie.

Évolution des températures au fil des mois

Entre janvier et mai 2023, les températures minimales et maximales ont oscillé de mois en mois autour des valeurs de saison.

Entre juin et août, avec l’émergence d’El Niño, les températures fraîchissent sensiblement la nuit, avec des températures minimales de 15,3 °C en moyenne pays au cours de ce trimestre, soit 1,1 °C sous les normales. Il faut remonter à 2006 pour retrouver un hiver aussi frais.

Ces écarts négatifs par rapport aux valeurs de saison concernent ensuite les températures maximales d’août à novembre, avec une température de en moyenne pays et des écarts aux normales compris entre - 0,4 et - 0,9 °C au cours de ces 4 mois.

Au mois de décembre en revanche, sous l’effet d’un vent Est-Nord-Est longuement présent durant la deuxième quinzaine du mois, les températures diurnes comme les températures nocturnes repartent à la hausse : la température moyenne pays atteint 26,4 °C, soit +0,8 °C au-dessus de la normale.

Évolution des températures minimales mensuelles en 2023 (en bleu) au regard de la température moyenne de référence 1991-2020 (en gris) en Nouvelle-Calédonie.
Illustration 14 : Évolution des températures minimales mensuelles en 2023 (en bleu) au regard de la température moyenne de référence 1991-2020 (en gris) en Nouvelle-Calédonie.

Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie

Évolution des températures maximales mensuelles en 2023 (en rouge) au regard de la température moyenne de référence 1991-2020 (en gris) en Nouvelle-Calédonie.
Illustration 15 : Évolution des températures maximales mensuelles en 2023 (en rouge) au regard de la température moyenne de référence 1991-2020 (en gris) en Nouvelle-Calédonie.

Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie

Valeurs extrêmes
  • Journées et nuits extrêmes à l’échelle du pays4

La journée du 3 février 2023 est la plus chaude de l'année 2023, avec en moyenne une température maximale de 32,8 °C, soit +2,5 °C d’écart aux valeurs de saison.

La journée la plus fraîche est celle du 12 octobre 2023, avec en moyenne une température maximale égale à 21,2 °C, soit un écart à la normale de - 5,5 °C.

La nuit la plus chaude est celle du 6 février 2023, avec en moyenne une température minimale atteignant 26,1 °C, soit +2,9 °C d’écart à la normale.

La nuit la plus fraîche est celle du 27 juin 2023, avec en moyenne une température minimale égale à 11,3 °C, soit un écart à la normale de - 5,8 °C .

  • Valeurs extrêmes des températures quotidiennes aux stations (parmi 53 points d'observation)

La température la plus élevée de l’année atteint 37,2 °C mesurée à Bouraké (Bouloupari) le 25 décembre.

La température la plus basse de l’année atteint 4,8 °C mesurée à Port Laguerre (Païta) le 19 août. Il s’agit au passage d’un record absolu de froid à cette station.
  • Records de températures quotidiennes (Tmax ou Tmin) aux stations (parmi 24 points d'observation)

Entre janvier et mai, sous l’influence résiduelle de La Niña et à la faveur de l’été austral, on enregistre principalement des records mensuels de chaleur (de jour comme de nuit). Seuls 4 records mensuels de froid sont battus la nuit au cours de cette période (tableau 2).


Records de chaleur en journée   Records de chaleur la nuit
Station Date Record   Station Date Record
MAGENTA 03 février 36,1 °C    MONTAGNE DES SOURCES  22 janvier  21,9 °C
BELEP AEROD. 06 févirer 32,8 °C    TANGO  06 février  24,5 °C
BOURAKE 01 avril 34,8 °C    AOUPINIE  06 février  21,6 °C
AOUINIE 02 avril 27,8 °C    CHEPENEHE  18 avril  25,5 °C
OUANAHAM 10 avril 31,9 °C    OUANAHAM  02 mai  25 °C
POINGAM 11 avril 32,4 °C        
NESSADIOU 02 mai 33,5 °C        
KOUMAC 02 mai 32,6 °C        
NOUMEA 02 mai 33,6 °C        
COL DES ROUSSETTES 03 mai 31,1 °C        
TADINE 03 mai 32,6 °C   Records de froid la nuit
LA COULEE 03 mai 3,4 °C   Station Date Record
AOUPINIE 03 mai 26,5 °C   SURPRISE 01 février 21,4 °C
MONTAGNE DES SOURCES 03 mai 26,9 °C   CHESTERFIELD 09 février 22,4 °C
BORINDI 05 mai 31,1 °C   POINGAM 14 février 21,7 °C
SURPRISE 08 mai 33,1 °C   SURPRISE 08 avril 20 °C

Tableau 2 : Stations de mesure qui battent leur propre record mensuel de températures quotidiennes entre janvier et mai 2023. Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

Note : 4/ Valeur calculée à partir de l’indicateur thermique quotidien, moyenne de 5 stations de mesure uniformément réparties sur la Grande Terre et les Îles Loyauté.

Durant l’hiver austral et avec l’entrée dans El Niño, les températures fraîchissent, notamment la nuit : on enregistre alors des records mensuels de froid, principalement en juin et en août. Pour 3 stations (Port-Laguerre, Rivière Blanche et Phare Amédée), il s’agit même de records absolus (i.e. tous mois confondus). Durant cette même période on n’enregistre que 2 records de chaleur en journée et aucun la nuit (tableau 3).

Records de chaleur en journée   Records de froid la nuit
Station Date Record   Station Date Record
LA ROCHE 08 juillet 30 °C   COL DES ROUSETTES 27 juin 11,1 °C
POINDIMIE 08 juillet 29 °C   POCQUEREUX 27 juin 6 °C
        LA ROCHE 27 juin 5,9 °C
        LA COULEE 27 juin 8,8 °C
        PORT LA GUERRE 27 juin 6,5 °C
        RIVIERE BLANCHE 27 juin 7,5 °C
        POUEBO 11 août 13,3 °C
        RIVIERE BLANCHE 16 août 7,4 °C
Record de chaleur en journée   DUMBEA 19 août 7,6 °C
Station Date Record   PHARE AMEDEE 19 août 14,2 °C
Aucun   PORT LAGUERRE 19 août 4,8 °C

Tableau 3 : Stations de mesure qui battent leur propre record mensuel de températures quotidiennes entre juin et août 2023. Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

Enfin, de nouveaux records de chaleur sont enregistrés en journée en toute fin d’année, en octobre (liés au passage du cyclone LOLA) et en décembre (sous l’effet d’une situation de vents d’Est-Nord-Est installés durablement). Durant cette période, on n’enregistre durant les nuits aucun record de chaleur et un seul record de froid (tableau 4).

Records de chaleur en journée   Record de chaleur la nuit
Station Date Record   Station Date Record
POINDIMIE 28 octobre 32,4 °C   Aucun 
PONERIHOUEN 28 octobre 32,8 °C        
POUEBO 28 octobre 32,3 °C        
CHEPENEHE 22 décembre 35,8 °C        
BELEP AEROD. 24 décembre 33,1 °C   Record de froid la nuit
LA OUENGHI 25 décembre  36 °C   Station Date Record
NOUMEA 26 décembre  36 °C   MOUE 01 novembre 13,4 °C

Tableaux 4 : Stations de mesure qui battent leur propre record mensuel de températures quotidiennes entre octobre et décembre 2023. Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

Au total, ce sont donc 47 records de températures quotidiennes qui sont battus cette année : 16 records de froid la nuit et 31 records de chaleur, de jour ou de nuit (illustration 16).

Illustration16 ptt
Illustration 16 : Nombre de stations de mesure disposant de plus de 20 ans de mesure qui battent chaque mois leur propre record de température quotidienne en 2023 : en bleu les records de froid, en rouge les records de chaleur. Source : Météo-France Nouvelle-Calédonie.

 4- Bilan de foudroiement

Chiffres clés

Sur l’ensemble du domaine terrestre de la Nouvelle-Calédonie, 4 299 éclairs nuage-sol5 et 64 jours d’orage7 ont été comptabilisés. L’année 2023 se place à la 5e place des années les moins foudroyées de la période 2014-2023.

Nombre eclairs nuage sol2023

JANVIER est le mois le plus foudroyé de l’année avec 2 347 éclairs nuage-sol enregistrés.

AVRIL est le mois le plus orageux de l’année avec 16 jours d’orage. Avril 2023 devient ainsi le mois d’avril le plus orageux de la période 2014-2023.

26 JANVIER est la journée la plus foudroyée de l’année avec 996 éclairs nuage-sol enregistrés.

 

Niveau kéraunique (NK)6
Densité de foudroiement (NG)8Densité de points de contact (Nsg)9
NK = 64 jours d’orage
Moyenne sur la période 2014-2023 : 82 jours d’orage / an.
NG = 0,24 éclairs nuage-sol par km²
Moyenne sur la période 2014-2023 : 0,34 éclairs nuage-sol / km² / an.
NSG = 0,31 impacts au sol par km²
Moyenne sur la période 2014-2023 : 0,46 impacts au sol / km² / an.

 

Niveau kéraunique

Classement par province
Province nordProvince sudProvince des îles Loyauté
NK = 51 jours d’orage en 2023
Moyenne sur la période 2014-2023
NK = 66 jours d’orage / an
NK = 36 jours d’orage en 2023
Moyenne sur la période 2014-2023
NK = 52 jours d’orage / an
NK = 24 jours d’orage en 2023
Moyenne sur la période 2014-2023
NK = 36 jours d’orage / an
Top 3 des communes

classement kéraunique

Densité de foudroiement

Classement par province
Province nordProvince sudProvince des îles Loyauté
NG = 0,28 éclairs nuage-sol par km² en 2023
Moyenne sur la période 2014-2023
NG = 0,31 éclairs nuage-sol / km² / an
NG = 0,23 éclairs nuage-sol par km² en 2023
Moyenne sur la période 2014-2023
NG = 0,44 éclairs nuage-sol / km² / an
NG = 0,20 éclairs nuage-sol par km² en 2023
Moyenne sur la période 2014-2023
NG = 0,34 éclairs nuage-sol / km² / an
Top 3 des communes

classement densite

Densité de points de contact

Classement par province
Province nordProvince sudProvince des îles Loyauté
NSG = 0,39 impacts au sol par km² en 2023
Moyenne sur la période 2014-2023
NSG = 0,43 impacts au sol / km² / an
NSG = 0,30 impacts au sol par km² en 2023
Moyenne sur la période 2014-2023
NSG = 0,55 impacts au sol / km² / an
NSG = 0,26 impacts au sol par km² en 2023
Moyenne sur la période 2014-2023
NSG= 0,47 impacts au sol / km² / an
Top 3 des communes

classement point de contact

 

Définition explication

5/ Éclair nuage-sol : Décharge constituée d’un ou de plusieurs arcs électriques qui se propagent du nuage vers le sol ou inversement et qui entraînent un transfert de charge entre le nuage et le sol.

6/ Niveau kéraunique NK : Nombre moyen de jours d’orage par an en un lieu donné.

7/ Jour d'orage : Jour au cours duquel au moins un éclair (nuage-sol ou intra-nuage) a été observé par le réseau de détection de la foudre.

8/ Densité de foudroiement NG : Moyenne du nombre d’éclairs nuage-sol par unité de surface et par unité de temps (éclairs / km2 / an).

9/ Densité de points de contact Nsg : Moyenne du nombre de points d’impact de foudre au sol ou sur des objets situés au sol par unité de surface et par unité de temps (impacts au sol / km² / an).

 

Sous-catégories

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